Les zones d’activités de la wilaya de Bgayet sont plus des couveuses à problèmes que des zones de production. Ces zones s’apparentent à des lieux de non-droit ! Les opérateurs économiques de la région sont, à peu près, des “hors-la-loi”.
Et pour cause, la plupart des investisseurs ne possèdent pas d’acte de propriété. Un état de fait révélé et dénoncé par la CAP de Bgayet, porte-parole des investisseurs de Bgayet, s’il en est. Qui est responsable de cette triste situation ? La Confédération algérienne du patronat de Bgayet s’assume et pointe du doigt l’administration.
L’administration n’a toujours pas procédé à la régularisation du foncier des zones d’activités de la wilaya. Pourquoi a-t-on fait des opérateurs de la wilaya des hors-la-loi ? La question mérite d’être posée.
Cela d’autant plus que le foncier industriel à Bgayet est convoité par des personnes n’ayant aucun rapport avec l’entrepreneuriat. Dans un rapport détaillé de la CAP, en sus du problème de la non-régularisation du foncier, il est fait état que les zones d’activités de la wilaya portent sérieusement atteinte à l’environnement. Comment ? La non-dotation de ces zones de stations d’épuration laissent nos opérateurs déverser leurs déchets dans la nature.
La CAP de Bgayet tire, à ce propos, la sonnette d’alarme. L’oued Soummam, par exemple, est pollué par les rejets de ces zones.
La liste des problèmes recensés par la CAP au niveau des zones d’activités de la wilaya est encore longue et, ce faisant, le tableau s’assombrit davantage. Selon les rédacteurs du rapport, aucune zone d’activité n’est raccordée au réseau du gaz naturel.
Face à cette situation, les opérateurs consommant cette ressource énergétique utilisent le gaz propane, ajoute le responsable de la CAP, précisant que des coupures fréquentes sont enregistrées quotidiennement dans pratiquement toutes les zones. Des coupures, explique-t-on, qui sont à l’origine des arrêts et des pannes souvent de longue durée des équipements. Cela, s’indigne-t-on, pénalise fortement l’activité des opérateurs économiques de Bgayet. S’y ajoute l’inexistence ou la défaillance de l’éclairage public.
S’agissant de l’entretien des infrastructures communes à ces zones, la CAP indique dans son rapport qu’elle n’est pas assurée, chose qui a engendré “une dégradation avancée des réseaux d’assainissement, AEP et de voirie. Aussi, note-t-on, les fortes précipitations des pluies au sein de ces zones endommagent ainsi les matériels et paralysant l’activité durant des jours, voire des mois”. Cette situation, cite-t-on à titre d’exemple, est vécue particulièrement par la zone de Taharacht, dans la commune d’Akbou.
Là, l’oued Tifrit traversant cette zone, représente, estime-t-on, un danger susceptible de provoquer une catastrophe pour les unités qui y sont implantées. La CAP de Bgayet suggère la construction de digues sur les deux rives de cet oued pour faire face à d’éventuelles menaces.
Plus spécifique, la CAP de Bgayet révèle que plusieurs projets d’investissement sont bloqués. C’est le cas à la zone d’activités d’Ibourassene, dans la commune de Oued Ghir. Selon elle, les travaux de viabilisation de cette zone ne sont encore pas engagés, d’où le blocage des projets des investisseurs. Cette situation perdure depuis plus de dix ans. Là aussi, les bâtisses devant recevoir ces projets ne sont toujours pas alimentées en eau et en électricité. La même situation prévaut au niveau des zones de Toudja et Tala Hamza.
La zone d’activité de Tala Hamza est confrontée même à une situation inextricable. Il se trouve, révèle-t-on, que l’entreprise nationale ENGOA s’est implantée dans cette zone, causant ainsi son enclavement.
Le marché hebdomadaire implanté au milieu de la zone d’activité de Souk El Tenine perturbe sérieusement, d’après le CAP, l’activité des unités et entrave la circulation des engins. Une autre menace guette également cette zone. Il s’agit de oued Agheriou. Pour la CAP, il est plus qu’urgent de traiter ce problème avant qu’une catastrophe ne survienne. Face à cette multitude de problèmes recensés dans les ZAC, la CAP interpelle les pouvoirs publics pour procéder à la réhabilitation, à la régularisation du foncier de ces zones et les dossiers des investisseurs. Dans le cadre de la pénétrante autoroutière, l’administration est sollicitée par la CAP pour prévoir des bretelles reliant ces zones à cet axe routier. Et pourquoi pas à la voie ferrée.
Dalil S.
