Assif Assemadh : école Azzouz-Amar, dégradation progressive

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Assif Assemadh est un village composé de plusieurs groupes d’habitations sous forme de bourgades parsemées sur une vaste surface située à l’est du chef-lieu de la commune de M’chedallah.

C’est également l’un des villages le plus lésé en matière d’infrastructures étatiques et des services publics. L’unique établissement attribué à ce village est une école primaire baptisée au nom du martyr Azzouz Amar fréquentée par 150 élèves.

Hormis un mur de clôture récemment aménagé en remplacement du grillage sommairement réalisé au départ, un semblant d’aménagement de la cour et enfin un badigeonnage des façades, cette école est dans un piteux état.

Ce qui accroche d’entrée le regard, ce sont les carrés destinés aux fleurs parsemés à l’intérieur de la cour qui représentent un danger de chutes aux petits enfants qui courent dans tous les sens lors des récréations. Ensuite, c’est l’escalier qui mène aux classes du niveau supérieur, cet ouvrage qui n’a pas fait objet d’un ancrage aux piliers de la bâtisse, a subi un écartement suite à un glissement du terrain qui s’est complètement détaché du mur et une fissure apparente s’est produite entre les deux ouvrages.

Ce même mouvement du terrain a produit des fissures au niveau du carrelage de deux salles de classes, tout comme la boiserie qui n’a pas échappé à une dégradation fort apparente. Dans d’autres classes, ce sont des infiltrations des eaux de pluie, à travers la toiture qui se sont attaquées aux plafonds. L’absence d’un système d’évacuation des eaux est à l’origine de l’accumulation des eaux de pluie en divers endroits de la cour.

Depuis la rentrée scolaire de l’année en cours, tous les déchets et ordures provenant des cuisines sont entreposés à 4 mètres à peine de la salle de cantine où se restaurent les écoliers et forment un monticule à la limite du supportable. Ces amas risquent d’attendre encore longtemps avant d’être évacués. Il est à souligner que l’eau n’arrive pas à la citerne installée sur le toit de cette cantine en raison d’un branchement anarchique réalisé en lézardé. Partout à travers la cour, l’on rencontre divers matériaux tel du sable, des rouleaux de grillage, un amas de cadres en tube, des pièces de métal de tables reformées, l’on a l’impression d’être au milieu d’un chantier. Lors de notre passage jeudi dernier, vers 9h du matin, nous avions remarqué que malgré un froid assez mordant, aucun chauffage au niveau des classes ne soit allumé à cause du manque de fioul.

Des enseignants nous apprennent que l’école n’a bénéficié que d’un fût de mazout de 200 l depuis le début de l’hiver. Une quantité consommée en moins d’une semaine. C’est avec un pincement au cœur que nous avons remarqué des petits enfants recroquevillés qui grelottent de froid, la plupart de ces écoliers sont issus de milieux défavorisés, donc mal habillés et mal nourris, la moindre baisse des températures dans cette région extrêmement humide se répercute sur ces dernières, ceux du préscolaire en particulier, car plus jeunes et plus vulnérables.

C’est à se poser des questions si les services d’hygiène, de la santé scolaire et enfin les inspecteurs et contrôleurs de l’éducation font des tournées au niveau de cette école. Comment ceux qui la fréquentent, élèves comme enseignants vont-ils affronter l’hiver dans de telles conditions ? Peut-on espérer un résultat quelconque dans un tel cadre de travail ? Il suffit d’observer ces petits sages et tranquilles pour leur âge durant la récréation, pour comprendre qu’ils sont loin d’être à l’aise et qu’à cause de toutes ces contraintes énumérées, les moments qu’ils passent dans cette école sont loin d’être agréables, c’est souligner toute l’attention qu’on accorde à ces lieux du savoir dans ces contrées qui semblent subir une malédiction.

Oulaid Soualah

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