La Dépêche de Kabylie : Quelle impression a faite sur vous Tamanrasset que vous voyez pour la première fois ?
Hadjira Oubachir : Effectivement, c’est la première fois que je viens ici. Mon séjour s’est très bien passé et ce qui m’a aussi fait plaisir, c’est le fait qu’il y ait beaucoup de Kabyles à Tamanrasset. Ce qui fait plaisir également, c’est que les Touaregs s’intéressent beaucoup à la culture amazighe. Maintenant, pour le festival, en parallèle, il y a eu beaucoup de conférences et de poésie, et bien entendu, de chants et de danses, mais, je le dis et je le dirai toujours, l’amazighité ne doit pas se limiter à cela. Par exemple, je trouve anormal que lors d’un festival amazigh dans un pays amazigh, il n’y ait pas d’affiche en tifinagh : c’est inadmissible ou alors, du moins, en caractères latins.
Vous avez donné un récital de poésie. Par coïncidence, vous avez un poème intitulé “Ahaggar”.
Absolument. Je l’ai écrit bien avant de connaître le hoggar. Toute jeune déjà, je rêvais de visiter cette région. Maintenant que c’est fait, je tiens à vous dire que lorsque je me rends à Oran ou à Annaba, je me sens un peu dépaysée car je m’éloigne un peu de mes enfants et de ma famille. Ce qui est donc incroyable, à plus de 2000 km, ici à Tamanrasset, je me sens vraiment chez moi.
Vous écrivez souvent dans notre journal, La Dépêche de Kabylie, sur la culture africaine. maintenant que vous avez vu l’Ahaggar, avez-vous l’intention d’écrire sur les touaregs ?
ça, c’est sûr que je le ferai. N’oubliez pas que les Touaregs sont des Africains. Tout comme nous d’ailleurs. Puisque vous me posez cette question, je vais vous dire pourquoi j’écris beaucoup sur la culture africaine. La raison est bien simple : nous sommes des Africains, donc nous sommes plus proches des Africains que des Arabes, il faut le dire. Seulement, chez nous, on a tendance à donner plus d’importance au Moyen-Orient. D’ailleurs, ce n’est pas typique à l’Algérie. Lors d’un festival de cinéma en Tunisie, un grand seigneur a remarqué que les journalistes tunisiens négligeaient les cinéastes africains pour accourir vers les acteurs égyptiens. Et pourtant, il faut vraiment savoir à quel point la culture africaine est belle et libre : C’est aussi la nôtre, il ne faut pas l’oublier.
Pour conclure ?
Merci pour m’avoir donné l’occasion de m’exprimer tout d’abord, j’ai encore beaucoup de choses à dire. Et j’espère que ce festival sera meilleur la prochaine fois.
Entretient réalisé à Tamanrasset par Amstan S.