Entre assistance et exploitation

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La daïra de Maâtkas compte au total près de 47 000 habitants (32 000 pour la commune de Maâtkas et 15 000 pour Souk El Tenine). A Souk El Tenine, les services de la direction sociale ont recensé au moins 7 poches de pauvreté, à Maâtkas ; ce nombre peut être aisément doublé, voire triplé ; c’est dire que la misère gangrène la région. Pour atténuer les souffrances des plus démunis, l’Etat a mis un dispositif social censé aider les pauvres. Ce filet social, au lieu de tendre la main et de faciliter la vie aux bénéficiaires, devient aujourd’hui, sans le risque de nous tromper, une formule qui vise simplement et purement à exploiter les gens et à en faire des esclaves au 21e siècle. Les preuves, il y’en a suffisamment et il n’est pas question d’être un enquêteur avisé pour en trouver. Commençons par signaler que même si ce filet constitue une solution, alors que ce n’est pas le cas, il est très insuffisant et ne répond pas à la demande. Si l’on prend le cas de Maâtkas, le quota qui lui est alloué (toutes formules confondues : IAIG, PAIS, CFI et handicapé à 100%) est de 732. Quand à Souk El Tenine, elle ne bénéficie que de 374. Pour toute la daïra, le chiffre est de 1 106. La question qui s’impose d’elle-même : ce quota répond-il aux besoins de la population estimée à 47 000 âmes ?

Avec une simple calculette, on trouvera que seulement 2% de la population bénéficie du soi-disant filet social. Une autre interrogation s’impose encore une fois : parmi les 47 000 habitants, n’y a-t-il que 2% qui nécessitent l’aide sociale ?

La réponse est désormais connue, pour tous ceux qui connaissent la région. Pour notre compte, disons que les Maâtkis et les Souk el Tininois comme leurs frères de Kabylie, sont des gens pauvres et dans une région de surcroît pauvre. Nous n’inventons rien. Même Mouloud Feraoun en est arrivé à la même conclusion, à une époque bien différente. L’état des lieux n’a visiblement pas évolué. Si pour le nombre, on convient qu’il est en deçà, maintenant, voyons le fond.

Un employé dans le cadre de IAIG est payé 3 000 dinars, celui du PAIS à 2 775 DA, un handicapé à 100% perçoit 4 000 DA par mois, ceux de l’AFS 3 000 dinars et les employés dans le cadre du CFI, 12 000 dinars. Pour positiver, prenons les mieux rémunérés, ceux du CFI : peuvent-ils vivre décemment avec 12 000 DA par mois, surtout s’ils ont des enfants à entretenir ? 12 000 DA c’est juste bon à payer les frais de Sonelgaz, de l’ADE et du transport. Quant à ceux qui perçoivent 3 000 mensuel, il faut dire que les esclaves des temps anciens sont mieux considérés et comment, puisque, les patrons leur assuraient le logis, la bouffe et l’habit. Une autre question s’invite : peut-on aujourd’hui bâtir un logis et assurer sa subsistance avec 3 000 DA ? Si vous pensez que si, il vaut mieux consulter un psychiatre. Quant à ceux qui ont mis en place ce dispositif, ils feront mieux de regarder les choses en face.

Hocine T.

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