Les travailleurs algériens dans les compagnies étrangères au sud du pays, notamment à Hassi Messaoud, ne cessent de subir l’injustice et le tourment. Mériem Mehdi, âgée de 41 ans, originaire de Béjaïa, lutte en ce moment contre la mort. Elle entame aujourd’hui son 25e jour de grève de la faim. Cette femme gréviste, faut-il le rappeler, a été “licenciée abusivement par la multinationale British Gas North Holdings”. En signe de solidarité avec Mériem Mehdi, le comité des femmes du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) a organisé hier un rassemblement de soutien avec Mériem Mehdi à la Maison de la presse Tahar-Djaout à Alger. “Pendant que les dirigeants de British GAS fêtent le Nouvel An 2010, Mériem Mehdi lutte contre la mort pour défendre l’honneur des travailleurs algériens”, a lancé la présidente du comité des femmes du Snapap, Mme Yamina Maghraoui. “Licenciée abusivement par son employeur, Mériem, en grève de la faim depuis 25 jours symbolise la résistance de la femme et des travailleurs algériens”, a-t-elle enchaîné. A souligner que Mériem Mehdi est dans un état comateux. Vu l’aggravation de son état de santé, elle a été transféré vers l’hôpital Mustapha dans une situation qui tend vers la catastrophe caractérisée par une “chute de tension artérielle, une hypoglycémie, une perte de poids de 40%, des trouble de l’appareil urinaire, des Difficultés respiratoires, une dégradation dangereuse de son système immunitaire”, a expliqué Mme Nacéra Ghozlane, SG du Snapap. Devant cet état de fait, le comité de femmes SNAPAP se rendra aujourd’hui à l’ambassade britannique pour dénoncer la non-intervention et la non-assistance à personne en danger, et tient pour premier responsable, la direction générale de British Gas ainsi que les autorités algériennes en cas de décès de leur camarade Meryem Mehdi. Ils étaient une vingtaine de personnes en effet à avoir pris part à ce rassemblement de soutien avec Mériem Mehdi. La déception se lisait sur leurs visages.Ils avaient espéré une oreille attentive aux revendications de cette femme gréviste qui combat la mort pour défendre les intérêts des milliers de travailleurs qui subissent l’injustice d’une multinationale. “La femme algérienne n’est pas à vendre”, “S’en prendre à Mériem, c’est s’en prendre à nous tous”, “A bas l’esclavagisme chez la multinational British Gas”, peut-on lire sur les banderoles. Répondant à la déclaration du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, dans laquelle il a affirmé qu’il n’a pas entendu parler du cas de Mériem, Mme Ghozlane dira que cela est “très grave, si les services de son département ne l’ont pas informé”. Et d’enchaîner : “La gréviste de la faim est passée deux fois à l’inspection de travail, où elle a eu à un PV de non-conciliation”. “Si le ministère du Travail n’a pas pu protéger ses inspecteurs marginalisés à Hassi Messaoud, comment pourra-t-il protéger un fonctionnaire ?”, s’est-elle interrogé. Elle a révélé, dans ce sens, que 280 dossiers de travailleurs au sud du pays ont été déposés à l’inspection du travail, et des milliers de dossiers sont au niveau de l’inspection de travail à Hassi Messaoud. Mme Ghozlane n’a pas caché son étonnement quant à l’attitude des pouvoirs publics qui persistent dans leur silence alors que Mériem Mehdi est dans un état comateux.
Lemya Ouchenir