Les médecins refusent de se faire vacciner contre la grippe A

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Aucun médecin ou infirmier de l’hôpital Khellil Amrane de Béjaïa ne s’est, à la date d’hier, fait vacciner contre la grippe A. Idem pour l’unité EPSP d’Ihaddaden où la centaine de doses prévues pour la vaccination des praticiens ne trouve toujours pas preneur. Le vaccin suscite mille craintes parmi les personnels hospitaliers qui s’avèrent très sensibles à toute la campagne médiatique créée autour de cette question. “Le ministère de la Santé n’a pas véritablement communiqué sur la composition de ce vaccin et je ne vois pas comment je vais me faire vacciner avec tout ce qui s’écrit dans les journaux”, explique un médecin. La gestion du dossier de la vaccination aura produit au final une grande suspicion. Aux supputations sur l’innocuité du vaccin développé par le laboratoire britannique GSK et importé par l’Algérie était venu s’ajouter le temps mis par les laboratoires à délivrer le quitus de son utilisation sur les populations. Le geste du ministre de la Santé qui s’est fait vacciner devant les caméras de télévision n’a apparemment pas provoqué l’effet escompté. Les praticiens de la santé, population avertie s’il en est, donnent par leur attitude le signal d’une véritable contre-campagne. On voit déjà mal les femmes enceintes se prêter à une opération à laquelle les praticiens eux-mêmes se sont massivement soustraits. Le fameux “faites ce que je dis, pas ce que je fais”, risque de ne pas opérer chez les catégories sociales visées par la vaccination prioritaire. La mort du docteur Lilïa Rezig, chef de service de réanimation à l’hôpital Saâda Abdenour de Sétif, 30 heures après une vaccination contre la grippe A, exacerbe des suspicions déjà fort tenaces. “J’attends de voir les résultats de l’autopsie pratiquée sur le médecin de Sétif pour me décider”, nous confie un infirmer. “J’espère qu’on va au moins nous dire toute la vérité”, ajoute, soupçonneux, notre interlocuteur. C’est dire que la confiance est loin de régner dans les hôpitaux.

B. B.

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