L’Internet au compte-gouttes

Partager

Au temps du terrible développement des médias et des moyens de communication en général, le pays des chemins sinueux tarde à empiéter le pas aux interminables changements qui ne cessent de progresser.Parfois, le simple geste de contacter quelqu’un s’avère inaccessible. Dans la commune d’Akfadou, ce n’est que ces dernières années que les choses commencent à bouger. La région mérite et peut avoir mieux, mais bon. A l’instar de beaucoup de petits patelins, cette terre montagneuse a vu l’Internet grâce à la volonté de ceux qui avaient débarqué dans le monde de l’ailleurs.Le propriétaire du premier cybercafé a fini par baisser rideau, mais deux autres continuent à fonctionner. L’un d’autre eux est situé au chef-lieu de la commune, l’autre au milieu des villages à Ferhoune. Mais pour se connecter, il faut attendre le soir, ou carrément la nuit. En outre, la connexion est très lente au point où la vérification de la boite E-mail peut aller jusqu’à 10 minutes.Le tarif d’une heure l’internet est relativement abordable, 70 DA l’heure.A l’intérieur de ces cybers, le client se sent très à l’aise, la gentillesse de ceux qui gèrent ces espaces est omniprésente.Par exemple à Ferhoune, on peut même bénéficier d’une brève consultation gratuite. Akfadou est une commune de moins de dix-mille habitants. En été, tout semble marcher, mais dès l’avènement de l’automne, la région retrouve son enclavement et sa solitude. Plus de la moitié des villageois vivent ailleurs, en grande majorité à l’étranger, c’est-à-dire en France.Alors le commerce en général est actif durant la saison chaude. Les cybercafés ne peuvent guère échapper à cette logique. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui entravent les propriétaires de ces lieux d’évasion, de se mettre à la page en installant des connexions plus performantes comme l’ADSL.“La chaleur humaine que je trouve dans les cybercafés de notre commune est unique. Mais elle ne pourra jamais remplacer une séance. Des fois, je vais à Sidi Aich pour me connecter, faire 20 km pour accéder à l’Internet en 2005, me semble très lourd.Une chose est sûre, c’est que le client est toujours le premier qui paye”, estime un jeune de la région. Dans la bouche des internautes, la phrase qui revient souvent est l’Internet au compte-gouttes. Tous le monde veut que la bourgade des Ath Mensour se dote de “vrais cybers”. Avec le temps, certaines gens oublient même que l’Internet existe à Akfadou. En attendant, les cybers demeurent les rares espaces où l’on “tue le temps”, un temps de frivolité et de “dégoût-âge”.

Mohand Cherif Zirem

Partager