Alors que les lampions ne sont pas encore éteints un peu partout à travers toute l’Algérie, suite à la brillante qualification des Verts pour le Mondial sud-africain, voilà que les vieux démons sont déjà de retour. Il ne se passe pas un jour, en effet, depuis la date historique du 18 novembre 2009 que des pseudos “spécialistes” de tout bord ne cessent d’étaler à travers les différents médias, leurs remarques, suggestions et autres conseils au patron de la barre technique des Verts, Rabah Saâdane. Ce dernier qui culmine une trentaine d’années dans le domaine se retrouve d’un coup confronté à des critiques émanant de personnes qui ne savent, à peine distinguer entre la largeur et la longueur d’un terrain de foot. Où étaient tous ces gens lorsque Rabah Saâdane, un véritable samaritain, a accepté de prendre le relais du Français Jean Michel Cavali au lendemain d’une humiliante élimination de notre équipe nationale pour la phase finale de la CAN-2008 face à la Guinée devant 80 mille supporters au stade du 5-Juillet. Ce jour-là, tous les analystes et spécialistes du football ne cessent de crier sur tous les toits que nous n’avons pas d’équipe nationale, et qu’il faudra tout de suite retirer notre football des manifestations internationales. Pourtant, dans cette équipe d’Algérie qui avait subi un camouflet face aux Guinéens, il y avait des joueurs que tout le peuple algérien porte aujourd’hui aux nues. Les Gaouaoui, Bougherra, Belhadj, Antar, Mansouri, Ziani, Saïfi, Raho, qui ont damné le pion aux Pharaons, il y a à peine deux mois à Khartoum faisaient tous partie du groupe Algérie qui avait mordu le gazon contre la Guinée au stade du 5-Juillet en 2007. Alors comment se fait-il qu’au lendemain de l’élimination de l’Algérie à la CAN-2008, la seconde de suite après celle de 2006, nos pseudos “spécialistes” n’osaient même pas faire une déclaration pour au moins remonter le moral des supporters, et les voilà aujourd’hui se mettre au devant de la scène à chaque fois que l’occasion se présente, sur les plateaux de télé, les colonnes des journaux ou des cérémonies aux petits fours. Le cheikh Rabah Saâdane qui semblait au départ encaisser toutes les critiques sans broncher, lui qui en avait connu pire durant sa longue carrière de sélectionneur, est sorti enfin de sa réserve pour dire basta ! A l’entendre, lundi soir dans l’émission “Adal Sport” de BRTV, on comprend aisément que le coach des Verts en a vraiment ras-le-bol. “Où sont toutes ces personnes qui me critiquent à longueur de journée lorsque j’ai pris en main l’équipe nationale dans les conditions que tout le monde connaissait”, confiait Saâdane à notre confrère Lounis Temzi, avant d’asséner un coup de gueule qui en dit long sur la profonde déception du cheikh. “Lorsqu’on avait affronté le Sénégal à Blida pour le compte de la dernière journée de la seconde phase des éliminations du Mondial, il n’y avait pas toutes ces personnes au stade. On était presque seuls parce que ces messieurs ne donnaient pas cher de notre peau face à un adversaire leader de notre groupe avec deux points d’avance.” Rabah Saâdane qui n’a pas cessé de répéter qu’il connaît très bien son travail et qu’il a toutes les compétences et diplômes requis pour être le patron des Verts n’a pas pour autant hésité à lancer une flèche à ses nombreux détracteurs. “Si je suis à la tête de l’EN, c’est parce que je suis compétent. Maintenant, il y a quelqu’un qui peut nous assurer de gagner la CAN en Angola, je lui cède volontiers mon poste et je serai le premier à le soutenir”. Clair, net et précis, M. Saâdane qui s’apprête malgré toutes les embûches à amener ses troupes en terre angolaise pour y livrer une compétition africaine à laquelle beaucoup semblent oublier que l’Algérie n’avait pas pris part depuis 2004. Une année où les Verts avaient réussi à charmer tout le monde grâce à un certain… Rabah Saâdane à la barre technique. Espérons le printemps va se répéter dans quelques jours en Angola.
A. C.