La musique contre un environnement agressif

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Cet établissement du cycle moyen baptisé au nom d’un héros de l’ALN, le lieutenant Moussi Ahcène est l’un des plus anciens établissements scolaires de la région de M’chedallah avec le CEM Amrouche Mouloud.

Cet établissement (Moussi Ahcène) reçoit pas moins de 596 élèves repartis sur 17 divisions, il s’est distingué ces dix dernières années, en occupant la tête de liste en matière de classement au niveau de la wilaya de Bouira, premier en 2001 et 10e en 2009 avec une élève qui a décroché la 2e place à l’échelle nationale, avec 19,41 de moyenne et dont la récompense fut un séjour de 10 jours en Turquie, un prix décerné par le ministère de l’Enseignement.

Des résultats plus qu’honorables obtenus par ce CEM grâce au dévouement et à l’abnégation des enseignants, encadrés par une administration à la hauteur de la tâche qui lui est dévolue malgré un environnement loin d’être sain et approprié.

En effet, cet établissement destiné au départ au cycle primaire a été par nécessité reconverti en CEM, il enregistre une série de contraintes agressives qui dégradent sensiblement son cadre d’activités à l’image d’un terrain vague mitoyen, appartenant aux domaines, transformé en urinoir par des énergumènes animés d’un intolérable incivisme et qui ne se gênent pas à aller soulager leurs vessies au pied même du mur d’enceinte, d’où montent des odeurs insupportables et cela, en plus des amoncellements d’immondices et de bouteilles de bières vides qui jonchent cet espace qui ne peut être qualifié que de dépotoir sauvage ; un espace qui aurait pu être transformé en cantine qui fait cruellement défaut à ce CEM et qui reçoit des élèves venant de toutes les contrées, dont les plus aisés se restaurent d’un sandwich froid dans une baraque tenue par un particulier à proximité du CEM ; quant à ceux issus des couches défavorisées, ils forment la majorité absolue, ils sont contrants à se serrer la ceinture et à suivre les cours le ventre creux.

Cet établissement scolaire réalisé sur une haute colline, est longé dans le sens de la longueur, par une route sur la partie supérieure et cette route, est au même niveau que le toit de l’édifice construit en R+1 lors de l’aménagement de la plate-forme ; il s’est formé alors, un talus de plus de 10 m, ce talus est à moins de 02 m des fenêtres des classes du rez-de-chaussée ; de plus, la route évoquée est à 03 m à peine de ce talus sans aucune protection ; 05 m plus haut, c’est un tronçon de la RN 30 toujours dans le sens de la longueur, et rien n’est fait pour protéger ce CEM des dangers qui peuvent survenir de ces deux routes menaçantes, il est facile d’imaginer les dégâts que causerait le dérapage d’un poids lourd.

Un autre point noir constaté lors de notre passage ce dimanche, au niveau de cet établissement, est le travail bâclé réalisé sur la toiture en tuiles, cette toiture a été revêtue il y a moins d’une année, par des feuilles de paxallumun en vue d’arrêter les infiltrations des eaux de pluie.

Cet ouvrage de revêtement est déjà, en partie dégradé, les feuilles de paxallumun n’ayant pas adhéré au toit d’origine, se sont décollées, le vent s’est chargé de les détacher complètement. Le même décor est observé au niveau des écoles primaires dans la commune de Saharidj, ce système de renforcement de toitures s’avère un gaspillage d’argent. Signalons, enfin que pour lutter contre ces multiples agressions venant de l’environnement immédiat du CEM, le corps pédagogique a opté pour une thérapie plutôt agréable et adoucissante, pour ne pas dire de choc, par l’installation dans la cour d’un amplificateur (haut parleur) qui diffuse de la musique durant la récréation, le résultat est tout simplement fulgurant affirment à l’unanimité les professeurs car les élèves reprennent les cours avec des prédispositions fort stimulantes, dont le stress a été complètement évacué grâce à la musique.

Ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs ? (Ou l’humeur) sachant que même les professeurs en profitent largement, qui dit mieux ?

Oulaid Soualah

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