Rayhana et “les planches” de la liberté

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Elle ne fait que son travail de dramaturge, pourtant ! Si elle a participé à secouer un ordre social conservateur, cela relève d’abord de son devoir d’artiste. Rayhana, nouvelle cible des cercles intégristes de la capitale française, a échappé miraculeusement à une tentative d’agression plus qu’abominable. Ses agresseurs l’ont aspergé d’essence pour lui mettre le feu au visage. En procédant à l’agression d’une femme artiste, ses agresseurs veulent frapper les esprits. Ses agresseurs qui ne sont autres que des activistes islamistes, veulent attirer les regards et ils croient dur comme fer que leur action bénéficiera d’un écho médiatique à la manière d’El Qaîda.

Rayhana, comédienne de talent, occupe depuis plus d’un mois les théâtres parisiens avec sa célèbre pièce, A Mon âge, je me cache encore pour fumer. Elle se produit à guichets fermés. Et c’est cette réussite à drainer des foules dans les salles de théâtres parisiennes que ces criminels n’ont pas digéré. Ils ne veulent d’aucune expression algérienne en dehors de leur funeste projet. Ils veulent engloutir la voix libre des artistes algériens sous les pleurs et les gémissements de leurs victimes. Ils cherchent aussi à faire taire toute voix portant un brin d’espoir. Toute voix exprimant la liberté et l’égalité.

Comme une complainte pour les âmes chagrinées, elle ausculte une situation restée otage de considérations conservatrices hautaines. La pièce de Rayhana en dit long sur la condition de la femme dans notre société. A travers cette pièce théâtrale qu’elle joue avec d’autres comédiennes françaises, Rayhana a su établir un lien de confiance entre sa troupe et le public. L’excision des femmes, la dilapidation, les viols collectifs, les mariages de jouissance et toutes les autres atrocités commises à l’encontre des femmes par les extrémistes religieux, ressemblent de près à cette tentative de brûler vive une comédienne. Leur point commun, l’horreur et la férocité. Les auteurs de ces brutalités s’inspirent des actes barbares que commettent leurs “frères” djihadistes islamistes.

Rayhana qui a choisi la capitale des idées, d’égalité, de fraternité et de lumière pour se produire, n’a pas échappé, malheureusement à la haine. Outre la menace physique, les propos tenus par ses agresseurs confirment que la comédienne est dans la ligne de mire de ces criminels. Son travail artistique gêne les desseins de ce groupe terroriste. Elle a dévoilé que le conservatisme participe, même indirectement, à nourrir les intégrismes. Elle prône contre cela, la liberté de penser, d’agir et l’envie d’être l’égale de l’homme. Un vaste mouvement de soutien et de solidarité est né partout dans le monde afin d’apporter courage et volonté à la comédienne.

Cette femme restera debout comme l’est son peuple dans sa lutte contre le terrorisme, même si les intégrismes qui le nourrissent restent en l’état !

M. Mouloudj

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