SOS, élèves en “otage”

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Encore une journée de perdue dans le secteur de l’éducation à Tizi-Ouzou. Hier, les établissements scolaires ont été relativement paralysés à travers les quatre coins de la wilaya. L’appel à la grève lancé par le Cnapest et l’Unpef a été largement suivi. Cela se voyait à travers la masse des travailleurs du secteur mobilisée pour le sit-in et la marche d’hier. Les deux syndicats peuvent s’en réjouir. C’était un véritable coup de force qu’ils viennent de réussir. Un signe envers la direction de l’éducation faisant des deux syndicalistes de partenaires sociaux incontournables.

Qu’à cela ne tienne, cette grève qui a paralysé ou du moins “sérieusement perturbé” le secteur, intervient, faut-il le rappeler, au lendemain du débrayage auquel a appelé l’UGTA. Un débrayage de deux jours qualifié également de “réussi” par ses initiateurs. C’est dire que le secteur de l’éducation n’a travaillé “normalement” qu’une journée, le mardi, cette semaine. Que peut-on donc bien faire en une journée ? Pourtant, le programme de cette année est jugé chargée, d’où d’ailleurs, les différentes autres grèves menées demandant son allégement. Des semaines de cours “amputées” de quelques jours sont nombreuses, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, depuis le début de l’année en cours. Un petit retour en arrière, nous permettra de déduire que les écoles et établissements scolaires n’ont ouvert véritablement leurs portes que pendant un peu plus d’un mois. Le deuxième trimestre tire déjà à sa fin et chiche qu’on dise que le programme a été suivi à la lettre. Le pire est à craindre puisque les deux syndicats autonomes menacent de recourir à une grève illimitée, dans le cas où leur situation financière et socio-professionnelle ne s’amélioreraient pas. Ce qui n’est pas évident dans la mesure où les responsables du secteur disent avoir fait le nécessaire. Et ce n’est certainement pas du jour au lendemain qu’on trouvera des solutions à des problèmes posés depuis le début de l’année ! Devant cette situation pour le moins confue, ce sont surtout les élèves qui sont épinglés. Les parents d’élèves s’inquiètent de plus en plus. Leurs enfants sont “pris en otage” dans un bras de fer qui n’en finit pas. Les deux antagonistes, à savoir la direction de l’éducation et les enseignants du moins leurs représentants poursuivent leur petit bonhomme de chemin ne se souciant guère de l’avenir des enfants. A ce rythme, autant décrèter une année blanche qui s’ajoutera à celle de 1995 dont les séquelles sont chèrement payées par toute une génération.

M. O. B.

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