“On sait se sublimer contre les grosses équipes”

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Abdelkader Ghezzal, dans quel état d’esprit êtes-vous après cette qualification ?

Très content bien sûr. On se qualifie malgré des circonstances difficiles puisqu’on était mal partis au début. On est mal rentrés dans la compétition après notre défaite contre le Malawi. On a quand même su se ressaisir en prenant les trois points contre le Mali. Là, contre l’Angola, on arrive à décrocher le nul face au pays organisateur et la qualification en même temps. On a su relever le défi et atteindre notre premier objectif qui était de passer le premier tour.

Vous disputez votre première CAN, ceci doit vous changer du Calcio, non ?

C’est clair que c’est un grand changement par rapport au football européen. C’est un football différent qu’on pratique ici, les matches n’ont ni la même physionomie ni la même intensité. Mais je dirais que c’est une bonne expérience à prendre, que ça te forge. Et puis je suis vraiment content de disputer une grosse compétition avec l’Algérie. Un vrai plaisir !

La rencontre de lundi a engendré une polémique puisque la Fédération malienne a protesté en disant que c’était un non-match…

Déjà par rapport au match, je dirais que c’était équilibré, avec beaucoup de rythme au début de la rencontre. Il y a eu des actions de part et d’autres, avec beaucoup d’occasions créées. Le rythme a baissé un peu à la fin, puisqu’on a cherché à conserver ce score, qui nous qualifiait. Concernant les réserves de leur fédération, je dirais que c’est plutôt une justification par rapport à la grosse déception qu’a engendrée cette élimination. Si le Mali est sorti ce n’est pas de notre faute, on jouait notre qualification nous aussi, et l’on pouvait se faire éliminer à n’importe quel moment. Il ne sert à rien de rejeter la faute sur l’Algérie. Ce sont plutôt les Maliens qui ont raté le coche en perdant contre nous. Après tout, Kanouté a lui-même dit, le jour du match que s’ils seraient éliminés, ils ne devaient s’en prendre qu’à eux-mêmes. On préfère les laisser parler, cette polémique est inutile !

L’Algérie qui se qualifie avec un seul but marqué, n’y a-t-il pas un problème en attaque ?

J’avoue qu’on m’a beaucoup posé cette question. Je pense que c’est plutôt l’animation offensive que l’on doit juger, et je rappelle donc qu’on s’est créés beaucoup d’occasions contre le Mali. Maintenant, j’avoue que l’attaque n’est pas notre point fort. On cherche plutôt à avoir une bonne assise défensive, et à être bien en place tactiquement. Après, on table sur l’efficacité en attaque. On se crée toujours 4 à 5 occasions à chaque match, on fait de notre mieux, pour les mettre au fond. Parfois cela passe, parfois non, c’est ça le football ! Mais on ne s’inquiète pas plus, on est confiants en nos capacités et l’on sait de quoi on est capables. On va continuer à travailler pour avoir plus de réalisme.

On peut dire que l’Algérie, c’est un peu l’Italie de l’Afrique…

Oui, c’est un peu ça. On s’améliore du point de vue tactique. On est costauds derrière. On évite de prendre trop de risques, mais on joue les coups à fond. On a aussi une grosse réussite sur les balles arrêtées. L’essentiel, c’est de gagner au bout.

L’Algérie a procédé à un changement tactique entre ces deux premiers matches. L’avez-vous trouvé productif ?

Ceci nous a apporté plus de sécurité. On passe de trois à quatre défenseurs, on a donc une meilleure couverture défensive. On bétonne derrière, on est costauds et efficaces. Ensuite, l’animation offensive change, puisqu’il n’y a plus de deuxième attaquant, mais les deux milieux se muent en ailiers.

Il faut donc changer votre rôle sur le terrain, vous devenez le point de fixation de l’attaque !

Exactement. Dans un rôle de pivot, en jouant seul devant. J’ai un jeu plus en déviation, et un jeu de tête plus important. C’est clair que c’est plus difficile pour moi, mais on s’adapte aux besoins de l’équipe. Pour pouvoir être en place tactiquement.

Que se passe-t-il au niveau de l’infirmerie

Matmour a eu un petit bobo, mais rien de grave. Saïfi est touché aux adducteurs, il récupère vite. On a aussi récupéré Yahia et Meghni, qui sont bien physiquement à présent. Par contre, on perd Bezzaz, qui s’est blessé contre le Mali. Il a passé quelques examens et finalement, il a fallu l’envoyer en France pour qu’il se soigne. Il ne peut malheureusement pas continuer la compétition.

Votre prochain adversaire est la Côte d’Ivoire, cela ne vous fait-il pas peur ?

On sait qu’ils sont favoris, que c’est une équipe talentueuse. Ils ont de l’expérience et des grands noms dans leur équipe, et surtout l’habitude des grandes compétitions. Mais nous aussi on est bien, on s’améliore à chaque match. On se sent bien physiquement aussi, on s’est adaptés depuis. Sur un match, tout peut arriver, on a nos chances et les moyens de se qualifier.

Apparemment, certains joueurs comme Ziani sont très motivés pour ce match…

Bien sûr qu’on est tous motivés. Là, on joue contre une grosse équipe, et on prouvera qu’on est bons nous aussi. Jouer des gros matches comme celui contre les Eléphants, nous plaît vraiment. Tout le monde sait que l’on répond toujours présents contre les équipes importantes. Cette empoignade sera excitante, j’en suis sûr !

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