D’aucuns parmi les spécialistes s’accordent à dire que la rencontre de ce soir entre l’Algérie et la Côte d’Ivoire peut-être considérée comme une finale avant la lettre de cette 27e édition de la Coupe d’Afrique des nations. Et pour cause ! Ce quart de finale mettrera aux prises, deux mondialistes constellés de joueurs évoluants dans les meilleurs championnats européens. On n’assiste pas toujours à une rencontre sur un terrain africain où les formations sont composées d’éléments de classe mondiale. Les Drogba, Kalou, Touré, Kouré, côté ivoirien, et Ziani, Bouguerra, Yebda et Meghni, côté algérien, sont considérés aujourd’hui, dans leurs pays mais aussi chez leurs clubs respectifs. Après un premier tour quelque peu tiré par les cheveux, pour les deux équipes, surtout en ce qui concerne l’Algérie, qui s’est qualifiée aux quarts de finale après une entame de compétition catastrophique, tous les regards seront braqués ce soir, à partir de 20h30, sur le stade de Cabinda. Un stade que les Ivoiriens connaissent très bien puisqu’ils y ont disputé leur deux rencontres du premier tour, alors que les Algériens débarquent à 48 heures seulement du match officiel, et ont eu juste une séance d’entraînement pour s’y familiariser. Sur ce plan, les camarades de Didier Drogba qui ont bénéficié de onze jours après leur dernier match de groupe, partent avec un léger avantage. En effet, disputer deux matches officiels s’entraîner sur le même terrain durant plus de deux semaines permet aux joueurs de connaître les moindres détails de la pelouse sur laquelle ils affrontent leurs adversaires. Une pelouse dont beaucoup d’observateurs n’ont pas omis de signaler la mauvaise qualité qui ne sera pas sans conséquences sur la prestation des vingt-deux acteurs. Qu’à cela ne tienne. Les Algériens qui ont vécu pire à Luanda, s’apprêtent à livrer bataille aux Eléphants ivoiriens avec la ferme intention de déjouer tous les pronostics de Didier Drogba. Ce statut d’outsiders devra certainement arranger les affaires des Verts, eux, qui se présenteront sur le terrain loin de toute pression contrairement aux Ivoiriens donnés favoris, par tous les observateurs. Les poulains de Saâdane qui ont soufflé le chaud et le froid durant le premier tour en se qualifiant à l’arraché se disent à l’unanimité hyper motivés, pour passer l’ecceuil des Eléphants. Ziani et ses camarades qui portent sur leurs épaules l’espoir de tout un peuple semblent décidés à se transcender ce soir, eux, qui nous ont souvent, sorti de grands matches lorsqu’ils sont face à des grosses cylindrées. C’est à croire que les Verts ne savent jouer au football que lorsque tous les regards sont braqués sur eux. N’ont-ils pas acculés les géants argentins en amical à Barcelone avant de se faire étriller au 5-Juillet par la modeste Guinnée, il y a deux années. Espérons que cette fois aussi, les hommes de Saâdane vont refaire leur coup d’éclat de Khartoum où ils ont enterré les doubles champions d’Afrique. Rabah Saâdane sait mieux que qui conque l’importance d’une victoire ce soir, face à un mondialiste, lui qui ne cesse de répéter que cette CAN est une très bonne occasion pour préparer la Coupe du monde. Seulement, le staff technique national n’aura pas toutes les cartes en main à cause des blessures. Le gardien Zemamouche est pressenti pour garder les bois suite à l’indisponibilité de Chaouchi alors que Meghni, sur lequel Saâdane compte beaucoup pour donner un plus à l’attaque n’est toujours pas remis de sa blessure. Une situation quelque peu embarrassante pour le staff technique qui n’aura vraiment pas beaucoup de choix pour composer son onze de départ. Qu’à cela ne tienne, les Verts joueront avec le cœur.
A. C.