Le constat est aujourd’hui amer : “la petite Suisse” est devenue une vaste décharge sauvage. L’environnement va de mal en pis à Tizi-Ouzou. Les décharges sauvages polluent son territoire. Plus de 1 200 décharges non contrôlées sont recensées à travers la wilaya. Devant cette situation alarmante, les services concernés ont tenté de réagir à défaut d’avoir agi à temps. Ils ont ainsi préconisé des solutions à même de mettre fin à la gestion anarchique des ordures et déchets ménagers. Il faut dire que les pouvoirs publics ne manquent pas d’ambitions, mais elles s’avèrent toutefois insuffisantes puisque le pourrissement va toujours grandissant. Rien que pour les quatre prochaines années, la direction de l’environnement de la wilaya de Tizi-Ouzou a inscrit pas moins de quatre projets de Centres d’enfouissement technique (CET). Selon les projections de cette direction qui est loin cependant de maîtriser la situation, ces CET seront installés à Fréha, Boudjima et Souk El Tenine. Une dizaine de décharges publiques sont également prévues pour la même période pour un montant financier important. C’est dire que la direction voit grand. Mais entre les prévisions et le terrain, il y a un pont. Auparavant, les responsables du secteur avaient misé sur la réalisation de plusieurs projets de ce genre. Au final, seuls trois CET ont vu le jour (Draâ El Mizan, Ouacif et Oued Falli), mais avec un grand retard. Aux dernières nouvelles, le projet de création d’un autre CET à Bouhinoun, du côté d’Azazga a subi un arrêt à cause d’une opposition citoyenne des villageois alentour. Nos sources précisent que l’étude pour ce projet a été réalisée et finalisée. Le lancement des travaux est ainsi renvoyé à une date ultérieure. Une nouvelle qui irritera à coup sûr les autorités locales d’Azazga, elles qui ne savent plus à quel saint se vouer devant ce problème de manque de décharges publiques de la commune. Les élus locaux voyaient en ce CET une solution et une sortie de crise dans laquelle la région était longtemps plongée. Plusieurs autres communes de la wilaya vivent le même calvaire. Les différents projets prônés en la matière ne sont pas allés au bout. Fréha et Azazga pour ne citer que ces municipalités, ont préconisé de nombreux sites pour l’implantation de décharges dont les projets ont été accordés, mais “l’opposition citoyenne” a toujours eu le dernier mot pour empêcher la réalisation de ces installations. Les oppositions sont considérées, en fait, le véritable casse-tête et la contrainte qui bloquent ces projets allant ainsi à contre-courant de la volonté des pouvoirs publics appelés ainsi à s’investir davantage pour sortir la wilaya de son marasme.
M. O. B