La wilaya de Béjaïa, qui n’est pas épargnée par le terrorisme routier, a connu une baisse significative du nombre d’accidents corporels enregistrés en 2009 sur le réseau routier national. Le nombre d’accidents sur les routes au niveau national n’a pas dépassé les 24.715 accidents contre 25.139 en 2008, a-t-on appris auprès de la Gendarmerie nationale. Ce tassement s’est traduit par une diminution du nombre de blessés (43.782 contre 44.209), mais n’a pas eu d’effets sur le nombre de personnes tuées sur les routes qui passe de 3662 en 2008 à 3829 en 2009, a précisé le lieutenant-colonel A. Bellouti, chef de la direction de prévention routière au commandement de la Gendarmerie nationale. En dépit de l’augmentation du parc national automobile, qui comptait 5,4 millions de véhicules en 2008, dont 3,4 millions de véhicules de tourisme, le tableau accidentogène affiche une tendance baissière. Selon le colonel, le résultat aurait été encore plus probant, n’eût été la série d’accidents tragiques et spectaculaires survenus durant le 2e semestre 2009, impliquant des bus de transport de voyageurs. Durant cette période, a-t-il rappelé, il a été déploré 74 morts et 163 blessés, dont l’un, le plus meurtrier signalé à Tlemcen en août dernier, a fait 16 morts. L’ampleur du phénomène demeure importante, a-t-il relevé, regrettant ses conséquences (10 morts et 68 blessés déplorés quotidiennement) et ses incidences économiques avec un coût estimé, en 2007, à 100 milliards de dinars. Ce bilan fait état d’une implication de jeunes, âgés entre 20 et 29 ans, dans ces accidents, talonnés par la catégorie des 30-39 ans. Il met aussi en relief la fréquence de ces accidents dans les wilayas de Sétif, Alger et Oran, qui occupent le haut du pavé, alors que sur les routes, ce sont les nationales 1 (Alger-Tamanrasset), 5 (Alger-Constantine) et 4 (Blida-Oran) qui sont les plus meurtrières.
Les causes imputent la responsabilité des conducteurs dans les accidents, notamment dans l’excès de vitesse (80,84 %), l’implication des piétons (8,76 %) et l’état des routes (4,39 %). Cependant, ce recul du nombre d’accidents a été nettement induit par la mise en service d’une partie de l’autoroute Est-Ouest et l’ouverture de rocades à travers le territoire national, la multiplication des campagnes de sensibilisation et le renforcement du dispositif dans le sens d’une plus grande fermeté envers les contrevenants, selon la même source. D’autre part, il convient de rappeler que notre pays est toujours cloué à la quatrième place au monde concernant les accidents de la circulation, devançant même de grands pays disposant d’un parc automobile important. Espérons que la mise en vigueur depuis le 1er février courant d’un nouveau code de la route, contribuera à la diminution de cette hécatombe sur nos routes, devenus de plus en plus des véritables cimetières.
Y. Maouchi
