La revalorisation du régime indemnitaire des enseignants n’a pas eu l’effet escompté par le ministère de l’Education nationale. C’est-à-dire, les augmentations de salaires des personnels de l’Education n’ont pas suscité l’enthousiasme des syndicats activant dans ce secteur. « L’augmentation des salaires des enseignants est insignifiante par rapport au pouvoir d’achat qui est dérisoire », a pesté le président de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF). « Quel est le sort qui sera réservé aux deux autres points soulevés par notre base, notamment le dossier des œuvres sociales et celui de la médecine du travail ? », s’est interrogé notre interlocuteur. S’agissant, en outre, du maintien ou pas du mouvement de grève prévu pour le 24 février prochain, le président de l’UNPEF a affirmé d’emblée que son syndicat ne compte en aucun cas faire marche arrière.
L’UNPEF, selon lui, a opté pour le maintien de son mouvement de protestation au cas où aucune suite ne sera donnée aux autres revendications. « Nous voulons du concret par rapport aux deux autres dossiers, à savoir celui de la médecine du travail et les œuvres sociales et cela, avant le 24 février », a tonné la même source. Même son de cloche chez le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) qui affirme que la grève ne pourra pas être levée sans la satisfaction de leurs deux autres revendications relatives à la médecine du travail et aux œuvres sociales.
Par ailleurs, et en ce qui concerne les augmentations des salaires, le chargé de communication du Cnapest se dit ne pas être totalement satisfait de ces augmentations. Pour lui, seule la satisfaction des autres doléances de ce syndicat, pourra arrêter son mouvement de contestation d’une semaine reconductible qui aura lieu le 24 février du mois en cours. Le coordinateur national du Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) a pour sa part, précisé qu’ « une partie des revendications des syndicats a, quand même, été satisfaite ». Il enchaîne : « Il faut être logique, nous avons demandé un taux d’augmentation et la date de son application et actuellement nous avons une réponse ». N’empêche, il y a des questions qui demeurent encore posées. Notre interlocuteur fait allusion à la prime de rendement que « on ne sait pas encore si elle est incluse dans cette augmentation ou pas. » S’agissant du maintien ou de la suspension de son mouvement de grève, un conseil national du Snapest se tiendra aujourd’hui pour trancher la question. Quant au Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), il a tenu a souligner « ce qui a été arraché grâce à la mobilisation unitaire et aux sacrifices des travailleurs ». « Si à première vue, ces augmentations gonflées paraissent satisfaisantes, à bien les décortiquer, ils s’avèrent qu’elles ont été grossies artificiellement », fulmine le secrétaire général du Satef.
Explication : « La prime de rendement individuelle (PRI) n’étant pas annoncée, tout porte à croire qu’elle est intégrée dans cette augmentation ». Il a aussi expliqué que ces augmentations ont été annoncées pour des travailleurs du 6e échelon (après 18 ans de travail). « De ce fait, ce qui est un acquis automatique par l’expérience professionnelle, est présenté comme une augmentation », a lancé le syndicaliste. Selon lui, les enseignants sont très loin des salaires (70 000, 80 000) annoncés par certaines directions syndicales au mois de janvier dernier. Il fera savoir dans ce contexte, que le dossier des salaires est loin d’être clos, notamment avec « l’inflation qui ne cesse d’enfler, comme demeure encore beaucoup de revendications non satisfaites (logement, œuvres sociales, intégration des contractuels, et l’amélioration du statut et conditions de travail). »
Convaincu que « les actions dans la dispersion ne seront que vaines », le Satef dira qu’il attend la clarification des positions des différents syndicats pour annoncer les actions à engager dans l’immédiat. Le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) a, quant à lui, mis sa menace d’une grève d’une semaine renouvelable à exécution. Selon les meneurs de cette action, le taux de suivi est de 65%. « 12 000 enseignants ont répondu favorablement à notre appel », a indiqué le porte-parole du CLA, qui ajoute que « ce mouvement de grève se poursuivra aujourd’hui, et ce, jusqu’à consultation de la base ».
Lemya Ouchenir