“Nous avons capitalisé cette augmentation”, a fait savoir le porte-parole du Cla, Idir Achour, contacté par téléphone, qui précise dans ce contexte que “le mouvement de lutte a été payant”.
“Ces augmentations ne sont pas assez conséquentes, mais nous pouvons les considérer comme une demi-victoire”, poursuit encore notre interlocuteur.
Cette organisation syndicale par la voix de son porte-parole, entend reprendre ses efforts pour s’attaquer aux autres revendications, notamment le dossier des œuvres sociales, celui de la médecine du travail et de la retraite après 25 ans de service effectif. Réunis en assemblée générale extraordinaire au deuxième jour de grève, les délégués des lycées Cla, après étude de la situation et communication des positions de leurs bases à la suite de l’annonce officielle de l’augmentation du régime indemnitaire a décidé de lever sa grève. Le Cla dénonce l’utilisation des médias lourds et journaux pour afficher sur la place publique les salaires des enseignants. “Ceci dénote une volonté de stigmatisation de la corporation des enseignants par la manipulation de l’opinion publique”, a pesté le porte-parole du Cla. Il dénonce l’exclusion des partenaires sociaux que sont les syndicats du secteur, et les zones d’ombre qui entourent les augmentations, notamment “la prime de rendement, et l’existence d’autres indemnités ou primes”, s’est interrogé la même source. Il a regretté par la suite la marginalisation des corps communs dans ces augmentations.
“Malgré ces insuffisances, et dans l’intérêt général, l’assemblée positive ces augmentations en précisant qu’elles sont le résultat des mobilisations des enseignants et non pas une aumône concédée par les pouvoirs publics”, a-t-il expliqué. Et d’enchaîner : “L’échéance du mois de mars confirmera ou infirmera la réalité et le degré de ces augmentations « .
Ce syndicat réitère son attachement à la revalorisation du point indiciaire seule garante contre la chute permanente du pouvoir d’achat, la révision du statut particulier qui doit déverrouiller la carrière des enseignants et des travailleurs de l’éducation, et une retraite après 25 ans de service.
Pour cette dernière revendication, le Cla lance un appel aux autres syndicats du secteur pour constituer un front commun à la veille de la promulgation d’un code de travail qui porte atteinte aux acquis des travailleurs concernant les retraites. Quant au Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), il a opté pour le gel de son mouvement de grève, enclenché depuis le 16 février dernier. “Nous avons décidé de suspendre notre mouvement de grève et nous reprendrons les cours dès aujourd’hui”, a expliqué M. Rouani, chargé de l’information au sein du Snapest. De son côté, l’Union nationale des professionnels de l’éducation et de la formation (UNPEF) qui maintient son mouvement de grève prévu pour demain, a dénoncé vigoureusement l’attitude de la tutelle qui a “étalé en long et en large la fiche de paie des enseignants”, dans les médias. Il a également déploré le fait que le ministère de l’Education nationale ne les a pas consultés avant de divulguer les salaires des enseignants, alors que “nous sommes les premiers concernés”, indique l’UNPEF dans un communiqué rendu public hier. Ce syndicat a dans ce sens demandé “à tous les secteurs de rendre publics les salaires de leurs fonctionnaires”. Cet organisme syndical a aussi évoqué l’incertitude entourant l’augmentation annoncée, notamment l’indemnité d’expérience pédagogique (IEP) et l’indemnité d’amélioration des performances pédagogiques (IAPP). Il s’interroge aussi sur le devenir des nouvelles primes proposées à la tutelle par les partenaires sociaux. L’UNPEF et le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) ont décidé ainsi de poursuivre la grève jusqu’à ce qu’ils aient des réponses concrètes vis-à-vis des deux revendications à savoir le dossier des œuvres sociales et celui de la médecine du travail.
Lemya Ouchenir