Le CNAPEST et l’UNPEF mettent à exécution leurs menaces et réussissent à paralyser plusieurs établissements du secondaire, du moyen et du primaire. Dans notre virée à travers les lycées, les CEM et les écoles primaires de la daïra de Maâtkas, l’occasion, nous a été donnée de constater que l’adhésion est massive. A commencer par le lycée technique, le collège de Fekrane et plusieurs écoles primaires qui sont totalement paralysés. S’ajoute à la liste plusieurs autres établissement affiliés auparavant à l’UGTA, c’est dire que la grogne et la protestation s’élargissent et les rangs des deux entités syndicales, notamment ceux de l’UNPEF, grossissent sensiblement. L’UGTA est pour ainsi dire en perte de vitesse dans la région.
En dépit des mesures de l’amélioration du régime indemnitaire des travailleurs de l’éducation, rien n’est fait. Les deux syndicats passent à l’action et entament leur débrayage pour une semaine reconductible si leurs revendications ne son pas satisfaites. Les syndicats exigent la révision du statut particulier des enseignants, la revalorisation du régime indemnitaire à la hauteur de la perte criarde du pouvoirs d’achat, la médecine du travail la gestion des œuvres sociales et une retraite après 25 ans de service. Le secteur de l’éducation, faut-il le rappeler, est en effervescence sulfurense depuis le début de l’année. Au moins sept débrayages ont eu lieu, avec ce huitième mouvement d’une semaine, il faut reconnaître que les élèves ont chômé des semaines durant, c’est dire que l’année blanche n’est pas à écarter si l’état des lieux perdure. La maison de l’éducation est pratiquement embarrassée et les élèves sont bien dedans. Les responsables concernés sont appelés à intervenir dans l’immédiat, si l’on veut éteindre le feu avant qu’il ne dévaste l’avenir du millions d’élèves.
Les causes du passage à l’acte
Les enseignants que nous avons abordés à ce sujet loin d’être satisfaits des dernières mesures annoncées en pompe, par le ministère de l’Education trouvent que beaucoup de zones d’ombres demeurent et bon nombre de travailleurs, notamment ceux du corps commun, sont oubliés. Sans oublier que d’autres revendications soulevées n’ont pas été traitées par la tutelle.
Le coordinateur de l’UNPEF de la région de Maâtkas notera : “Les augmentations annoncées sont floues, nous ne savons pas le sort réservé à la prime de rendement. Nous n’avons reçu aucune réponse aux revendications portant sur la retraite, les œuvres sociales et la médecine du travail”. Et d’ajouter : “Les ouvriers du corps commun sont complètement ignorés et puis pourquoi mettent-ils notre fiche de paie sur la presse ? Ces mesures sont provocatrices et destabilisatrices, elles visent surtout à discréditer l’enseignant et à dresser les parents contre les professionnels de l’éducation”. Un professeur du secondaire enchaînera dans le même ordre d’idée : “Pourquoi ne publie-t-on pas les salaires des députés et des ministres dans le journal ?”
De toutes les manières le bras de force engagé entre les deux (2) parties n’arrange en rien la maison de l’éducation et met en péril la présente année scolaire. Une année qui ne ressemble en rien aux précédentes sauf peut-être à celle de 1994 : l’année de la grève du cartable.
La forêt brûle et les pompiers ne sont pas pressés d’arriver.
H. O. T.
