Ces derniers, qui sont pour la plupart des hauts fonctionnaires de l’Etat, ont tenu une rencontre jeudi dans la soirée pour y mettre au clair les problèmes de la localité en matière de projets de développement.Les préoccupations urgentes des citoyens d’Aït Boumahdi ont été dressées par le président du comité de village, Mohand El Hafid Lamara. Celui-ci a exprimé l’urgence de mettre en projet les manques en matière d’infrastructures de base pour la commune.Celles-ci se résument en la réfection des routes et pistes afin de pouvoir désenclaver les villages.La construction d’une bâche à eau, dont la fiche technique a été déjà élaborée, la réinsertion des jeunes chômeurs et la dotation en moyens logistiques ainsi que la rénovation et l’extension du réseau électrique.Dès lors, les villageois haut cadres de l’Etat se sont engagés, chacun dans son domaine, à suivre l’élaboration des projets proposés. L’un d’entre eux est allé jusqu’à proposer la prise en charge de la formation et le montage de projets de micro-entreprises qui toucheront 100 jeunes chômeurs du village.
Loin du regard, c’est l’oubliAït Boumahdi, 38km au sud est du chef-lieu de la wilaya, aux limites administratives avec la wilaya de Bouira. Cinq villages, mille et une misères. Les citoyens d’ici paraissent plus proches de leur Créateur que de leurs gouverneurs.Tapis dans l’enclavement, ils se remettront souvent au mont gardien “Talettat”, un pic montagneux de plus de 2 400m d’altitude, connu sous le nom “La main du juif”.Par vocation, Aït Boumahdi est une contrée qui peut promettre par le développement de deux secteurs : le tourisme et l’agriculture de montagne.La promotion de ces deux activités économiques est tributaire de la définition d’une stratégie claire et d’un financement solide qui devra être puisé de l’enveloppe destinée au projet quinquennal de la relance économique initié par le président de la République.Dans une lettre de doléances transmise au wali de Tizi Ouzou, Hocine Ouadah, lors de sa visite effectuée dans la daïra de Ouacifs le mois de mai dernier, le comité de village d’Aït Boumahdi a émis des propositions à même de permettre de relancer la vie socio-économique de la localité.Ainsi, dans le chapitre du développement de l’agriculture de montagne, il a été suggéré de définir une stratégie pour la promotion de l’agriculture et des forêts. Une activité qui se base sur la promotion de l’oléiculture, l’apiculture, l’élevage et l’arboriculture. Ceux-ci, à en croire les propositions des villageois, doivent être dotés d’un encadrement technique et de fonds de soutien notamment dans le cadre du micro-crédit.Les villageois suggèrent par ailleurs de veiller au respect de l’environnement notamment la protection des nappes souterraines.N’empêche, le manque criard en eau potable se fait sentir en été comme en hiver. Un seul réservoir d’une capacité de 100m3 est érigé dans la commune. Il alimente en alternance les foyers de la municipalité d’Aït Boumahdi et d’Aït Toudert ainsi que certains villages de la commune de Ouacifs. Ainsi, les foyers ne sont desservis qu’une heure de temps chaque trois jours, un véritable calvaire poussant dès lors les femmes à puiser l’eau des sources.Il y a lieu de signaler que la commune dispose d’un château d’eau d’une capacité de 100m3 qui dessert les cinq villages. Soit plus de 6730 habitants recensés durant le RGPH de 1998.Durant l’exercice en cours, l’administration de la wilaya n’a pas jugé utile de retenir le projet de réalisation d’un réservoir au sol de 100m3 avec l’aménagement de la source d’Aït Boumahdi.Le projet devrait coûter près de 3 millions de dinars.Le réseau routier est lui aussi dans une situation lamentable.La quasi-totalité des routes et pistes sont dans un état délabré. Le projet d’aménagement et de revêtement d’un tronçon routier n’a pas également été retenu par la wilaya pour cet exercice.L’autre préoccupation majeure des villageois est celle relative à l’alimentation des foyers en énergie électrique, dont le réseau existant est loin de tenir en capacité la demande des citoyens.L’on considère d’ailleurs ce réseau installé en 1970 très défectueux. A telle enseigne que des coupures et chutes de tension répétitives lassent les citoyens.Le cimetière collectif du village s’érige aussi parmi les préoccupations majeures de la localité qui ne dispose pas d’une surface utile. Ce qui contraint les citoyens à disposer de sépultures familiales disposées près de chez eux. Une réalité qui n’est pas aussi étrangère à l’ensemble des villages montagneux de la Kabylie.Il faut dire que le quotidien des Aït Boumahdi est loin d’être paisible, d’où l’initiative de rassembler les enfants de la localité autour d’un dîner traditionnel et discuter les perspectives à même de désenclaver la région.Il est à signaler que ce carrefour culturel organisé par l’association culturelle “Tafsut n’80” et le comité de village, depuis le 15 août à Aït Boumahdi a vu la participation de plusieurs artistes, artisans poètes et conférenciers.Depuis l’ouverture des festivités, une exposition permanente d’objets artisanaux tels la poterie, les robes kabyles et les bijoux berbères, a été ouverte au public. Lynda Koudache a eu également à organiser une vente-dédicace de ses deux recueils de poésie, l’un en kabyle et l’autre en langue française. Abdeslam Abdenour a participé à la journée inaugurale par une conférence-débat sur la vie de Cheikh Mohand Oulhocine. Une autre conférence sur les maux sociaux a été animée par le Dr Aït Ali Belkacem. Le neveu de Abane Ramdane, Ali Abane, a retracé la vie de son oncle qu’il a appuyé par la projection d’un long métrage.Hier, la clôture des festivités était pleine d’espoirs de pouvoir concrétiser les aspirations des citoyens d’Aït Boumahdi.Un espoir qui s’accroche aux perspectives et projets à même de désenclaver la région.
M.A.T.
