L’accusé quant à lui, ne s’était pas présenté à l’audience tout comme il n’aurait pas constitué d’avocat pour le défendre. A l’appel de la plaignante, une vingtaine d’avocats se sont levés, en signe de solidarité avec leur consœur. Ils étaient, faut-il le préciser, quatre à se tenir à ses côtés, en tant que défenseurs. Avant les plaidoiries, le président a demandé à la victime de rappeler les faits, qualifiés par maître Zaâbot de « scénario à l’Américaine ».
Les défenseurs n’ont pas cessé de mettre en évidence la gravité de l’agression ayant ciblé pour la première fois, l’avocat de l’adversaire, une femme de surcroît.
A la demande du président, concernant les dommages et intérêts, maître Zaâbot qui voulait éviter tout amalgame répondit en ces termes : « Nous ne sommes pas venus au tribunal pour nous enrichir. Nous demandons cent mille dinars pour les dommages causés au véhicule et comme dommages et intérêts une condamnation pour un dinar symbolique nous satisfait. »
L’agresseur, d’après nos informations venait de perdre la garde de son fils qui a été confiée à sa femme dont il venait de divorcer. Des déclarations de maître DH, il ressort que, de retour chez elle, après l’audience, elle serait interceptée sur la route de Larbaâ Nath Iraten, au niveau de la décharge publique, par l’accusé qui lui aurait barré le chemin. Faisant une manoeuvre de marche arrière, il aurait embouti sa voiture, l’obligeant à s’immobiliser.
Après avoir forcé les portières, il s’empara de l’enfant qui s’y trouvait, en compagnie de sa mère. Des dégâts estimés à cent mille dinars auraient été occasionnés à la voiture de l’avocate qui, en compagnie de sa cliente, avait rejoint son domicile, en état de choc. A la fin des plaidoiries, le procureur général près le tribunal de Aïn El Hammam avait requis contre l’accusé cent mille dinars et cinq années de prison ferme.
A. O. T.