Entre la beauté du site et l’hospitalité des autochtones

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A l’occasion de la tenue de la seconde Universités permanente de la communauté nationale établie à l’étranger, qui a été organisée rappelons-le, par le ministère de la Solidarité nationale, de 26 février au 2 mars courant dans la wilaya d’El Oued, où nous avons l’occasion de sillonner les ruelles et les quartiers de cette merveilleuse wilaya. Il convient de savoir que la wilaya d’El Oued est le centre de nombreux Oasis appelés Souf, mais elle reste la plus grande ville et attire de nombreux visiteurs. L’architecteurs est très belle.

C’est l’une des plus belles villes de notre formidable Sahara. Elle est appelée, la ville aux Mille Coupoles. Par ailleurs, lors de notre court séjour dans cette wilaya, nous avons été surpris par l’hospitalité et la générosité de ses citoyens, ainsi que par leur architecteurs très moderne, et leur différents sites historiques et religieux. D’apparence inhospitalière, le Souf surprend le voyageur par l’attrait particulier qu’offrent l’immensité et la splendeur de ses paysages dunaires parsemés d’oasis verdoyantes. Le Souf, qui signifie fleuve en berbère, et malgré son nom est un immense massif dunaire dépourvu de cours d’eau à la surface. Pourtant, ces derniers existent mais sous forme de nappes souterraines. L’ingéniosité de ses habitants qui ont su s’adapter à cet environnement, a priori impropre à la culture, a permis à cette région de devenir attirante et hospitalière. La formation de cette contrée date de plusieurs milliers ou de millions d’années, comme en attestent les nombreux vestiges fossiles découverts dans la région, nous a expliqué notre guide. “Ici, les dunes ne se déplacent pas, seul le sable charrié par les vents envahit les parties creuses. Les nomades qui les reconnaissent sans difficulté les utilisent comme repères dans leur itinéraire caravanier et leurs donnent mêmes des noms” poursuit-il. En outre, ce qui distingue cette wilaya des autres, c’est que l’on n’y trouve pas de terrasses comme dans les autres villes d’Algérie mais des Coupoles coiffant chaque maison. Une ville qui est environnée de sable. La grande place, les jours de marché et le siège d’une grande animation. “De la mosquée de Sidi Salem, au minaret élancé il vous est offert un splendide panorama sur la ville d’El-Oued. D’ici vous apprécieriez mieux les innombrables coupoles et le désert», explique notre interlocuteur.

Un Sahara classique des cartes postales…

Situé aux confins septentrionaux du Grand Erg Oriental, au Sud de Biskra, à l’Est de Touggourt, et à l’Ouest de Tozeur, le Souf est une immense étendue de sable. Il comprend dans sa partie septentrionale des plateaux couverts d’une maigre végétation et de touffes clairsemées qui ne s’interrompent qu’aux abords des chotts désolés et arides, les Sebkhas de Melghir et de Merouane. C’est le Sahara classique des cartes postales, qui ne déçoit pas les touristes. Avec un ciel bleu, soleil brûlant, dromadaires, paysage de dunes, palmeraies et architecture originale de la ville d’El-Oued et des villages environnants, des atout qui ont fait de cette wilaya une destination préférée de milliers de touristes étrangers. Le Souf présente une originalité certaine qu’il doit, d’une part à son relief formé de massifs dunaires peu élevés et confondus avec sa proximité des chotts qui font de lui une région de contact et de transition entre le Sahara et la steppe, aussi bien sur le plan physique que sur celui humain. Les dunes qui ressemblent jusqu’à l’horizon à une mer agitée par les vagues est la principale attraction du paysage. L’immensité la douceur, et le silence du désert procurent l’évasion appréciée ou recherchée par le visiteur. Ces dunes, ces espaces dénudés et arides qu’on croit inhospitaliers sont en réalité un extraordinaire réservoir de vie peuplés de nomades qui y vivent depuis des siècles entre trafic caravanier et élevages de moutons, de caprins et de dromadaires. Contrairement aux apparences, notre formidable désert, abrite, à l’image d’El Oued, de nombreuses espèces animales et végétales. Bref c’est une wilaya qui mérite plus d’appui des autorités concernées, à leur tête le ministre de Tourisme.

Si vous êtes en quête de spiritualité c’est à la zaouïa Tidjania qu’il faut vous rendre…

Si vous êtes de passager à la wilaya d’El Oued, vous devez faire un tour à la zaouïa Tidjania, qui est le symbole religieux de cette région. Lors de notre visite à ce monument religieux qui présente une grande originalité architecturale, notre guide nous a informé que cette zaouïa, est la première au monde, et qui suscite l’intérêt de tous les visites de cette région. “La fille de l’ex-président français, Jacques Chirac, a rendu visité à ce monument lors de sont passage à cette wilaya la dernière semaine. En sus l’ex-ambassadeur des Etats-Unis qui a été accompagné d’une forte délégation, s’est rendu, lui aussi, à ce lieu, ce que reflète le renom sacré de cette zaouïa chez tous les visiteurs de cette wilaya’’. Dès notre arrivée à Guemar, village entourer de jardins pittoresques, nous avons dirigés aussitôt à la zaouïa. Là nous avons trouvé un des élèves du père fondateur de la confrérie. Dans une salle de réception richement agrémentée de formes géométriques, décoration distinctive de l’architecture arabo-musulmane, notre guide nous contera la genèse de la création de la zaouia Tidjania de Guémar, celle-ci, remonte à 1204 de l’hégire. Elle a été fondée grâce à la bénédiction de Sidi Ahmed Tidjani, le fondateur de la voie “tarika tédjania”. Ce saint homme est né à Aïn Mahdi, un ksar pittoresque situé à 70 kilomètres de Laghouat. C’est de ce ksar, siège où fut fondée la confrérie par Abou Abbès Tidjani au XIIIème siècle que s’étendit la voie du tidjanisme dans les pays de l’Afrique du Nord et jusqu’en Afrique noire. En 1870, Si Ahmed Tidjani à peine âgé de 20 ans, détenteur de la divine baraka, il est le maître de cette voie, car il est le fils du Grand Maître, érudit et respecté Mohammed Es-Seghir. En effet, le tidjanisme est donc fondé par Sidi Ahmed Ben Mohammed Ben Al Moktar Al Tidjani qui est né en 1737 près de Laghouat, à Aïn Mahdia. Mais c’est à Fès au Maroc qu’il s’était établi et avait développé ses activités dans une zaouïa, qu’il avait créée, poursuit notre guide. Sa piété exemplaire, son rayonnement spirituel, sa disponibilité et ses contacts simples et directs avec tous les croyants quelque soit leur rang, attirent de nombreux disciples, venus de toutes les régions. Le fondateur de la confrérie tidjania meurt en 1815 à Fès, son tombeau est un lieu de pèlerinage. Ses disciples continuent à diffuser le tidjanisme au Maghreb et en Afrique occidentale. Il est à savoir que ladite zaouïa quand elle fut construite ne dépassait pas 18 mètres carrés. L’architecture de la zaouïa est d’inspiration tunisienne. “La zaouia de Guémar était à l’origine une salle de prière où on peut étudier le Coran, et le hadith’’ nous a fait savoir l’Imam de cette zaouïa. Mais depuis, elle s’est agrandie. Elle comprend maintenant plusieurs chambres pour les invités, un salon d’honneur pour l’accueil de hôtes de marque, une salle de prière, une bibliothèque et d’autres pièces. Il existe aussi des tunnels par lesquels passent uniquement les femmes. “Notre zaouïa est déjà tombée en ruine, en 1 300 de l’hégire, elle a été restaurée tout en conservant son style architectural et ses fresques originelles. Ceux qui ont contribué à sa restauration, on se rappellera de Ahmed Samrouri, Ahmed Ben Tahar Belgacem et Ben Gana’’ poursuit l’imam. Et d’ajouter “mais celui qui a jeté les fondations de la zaouia de Guémar fut Sidi Mohamed Saci, le fondateur de cette filiale qui était lui-même un disciple de l’Imam Sidi Ahmed Tidjani. Sidi Mohamed Saci était un riche notable de la ville. Il est décédé en 1920 et enterré ici même. Actuellement, c’est Sidi Mohamed Laïd qui veille à la pérennité de la tarika tijania à Guémar. Sidi Mohamed Laïd est le fils de Sidi El-Bachir. Il est à savoir que la décoration intérieure sur les murs et les colonnes des différentes salles ont été exécutées par les différents étudiants qui se sont succédé dans cette zaouïa, a-t-on appris. On retiendra notamment Sidi Ali El-Kaïem et Mohamed Doghmane.”

L’hospitalité des gens dépasse les attentes …

La décoration est d’inspiration musulmane, formes géométriques et florales ainsi que des arabesques. “Pour venir étudier dans notre école, nous n’exigeons aucune condition. Les études y sont gratuites. Nous encourageons, à notre manière, nos étudiants méritants qui excellent dans les sciences de la religion, nous leur offrons une tenue traditionnelle qui représente cette région ; telle qu’El kachabia, et le burnous’’ enchaîne-t-il. En outre, une autre bonne tradition qui distingue cette région c’est le mariage collectif, qui se tient à la fin de mois courant, à l’intérieure de cette zaouïa, et si les futurs mariés n’ont pas les moyens de se marier, la zaouïa s’en chargera. Malheureusement la zaouïa ne reçoit aujourd’hui que peu d’étudiants.

Quant à l’entretien de l’édifice, ce sont des volontaires parmi les habitants de Guémar qui s’en occupent généreusement. “C’est grâce à la générosité de nos bourgeois que ce monument garde toujours son statut, devant le laisser-aller total des autorités compétente’’ déplore notre interlocuteur, qui veux transmettre indubitablement un message indirecte au ministère de la culture, qui est censé protéger notre patrimoine. En somme, pour cette première visite au sud, nous avons eu l’occasion de découvrir le charme de notre grand sud, ainsi que l’hospitalité de ses citoyens, qui se sont montrés très accueillant, en dépit de leur situation précaire, qui se particularise de sa simplicité et de la modestie.

Nonobstant les conditions climatiques difficiles, et le manque des moyens, les Ouediens ont su bien utiliser ces conditions climatiques en leur faveur. Enfin, l’ingéniosité de ses habitants qui ont su s’adapter à cet environnement, a priori impropre à la culture, a permis à cette région de devenir attirante et hospitalière.

De notre envoyé spéciale à d’El Oued

Yahia Maouchi

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