Draâ El Mizan / Une arboricultrice au bout de ses peines

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“C’est difficile. Je n’en peux plus», ce sont là les paroles de Madame Salmi, une sage femme exerçant à Boghni, ayant aussi choisi de devenir arboricultrice. Accostée devant sont verger, à quelques kilomètres à la sortie de Draâ El Mizan sur la RN 25 Nna Khedoudja commence à égrener ses mille et une peines pour entretenir ce verger lancé en 2006, aidée par son mari et ses enfants. Notre arboricultrice, l’unique en son genre dans la région, nous fait d’abord un point sur la réussite de cette exploitation en dépit de tous les problèmes qu’elle affronte quotidiennement. “ Au total, nous avons réussi à sauver plus de 90% de la plantation. Nous avons deux mille deux cents quatre-vingts pommiers, quatre cents poiriers et quelques grenadiers et noyers.

Ce n’est pas du tout assez simple comme le croiraient certains surtout quand on n’a aucune aide de la part de l’Etat», nous explique-t-elle avant que son mari nous annonce que les traitements reviennent trop chers. Notre interlocutrice revient sur le crédit Erfig. “Sincèrement, ce n’est pas du tout intéressant. Après des tracasseries diverses, quand ont arrive aux banques, on nous demande l’hypothèque. Si j’ai quelque chose à hypothèquer, je ne viendrais pas souffrir ici», raisonne-t-elle. Comment a-t-elle pu arriver à entretenir ces deux hectares, un véritable verger, sur ce, elle nous apprend que toute la famille y bosse au quotidien. “Pour l’irrigation, j’ai réalisé un puits. Quand au désherbage, j’e n’ai jamais recouru aux produits chimiques (désherbants). Tout ce fait à la main», enchaîne-t-elle. Au passage, Madame. Salmi remercie au passage madame Fayet, agronome à Aïn Zaouia, qui lui a souvent porté assistance pour l’entretien de son verger. En direction de l’agent communal de vulgarisation agricole, il ne dit rien de positif. “Personne n’est venue me demander si j’avais des problèmes», cela notre interlocutrice le dit à propos des responsables locaux. Tout de même, elle remercie la direction de la subdivision agricole de Draâ El Mizan qui lui porte assistance. A la veille de sa première récolte qu’elle espère très bonne, madame Salmi aimerait que les pouvoirs publics l’aideraient à avoir une chambre froide afin de ne pas brader ses fruits à n’importe quel prix.

Avant de quitter cette courageuse arboricultrice, elle souhaite que ce verger sera à l’avenir un cas d’école dans le domaine de l’arboriculture. Nous quittons ce verger en laissant derrière nous cette plantation en fleurs dont les fruits commencent déjà à grossir.

Amar Ouramdane

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