Ces enfants qui triment…

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Ils doivent être bien rares, à Tizi-Ouzou ceux qui savent qu’avant-hier, le monde a célébré la Journée internationale contre le travail des enfants. C’est que à Tizi, on n’a pas jugé utile de marquer l’événement ne serait ce qu’à travers quelques festivités symboliques. Une occasion pour faire le bilan. Qu’en est-il en fait du travail des enfants à Tizi-Ouzou ? La question mérite d’être posée. Aucun chiffre officiel n’est à disposition, mais le phénomène relatif au travail des enfants, à la limite de l’exploitation, existe dans la wilaya. En fait, dans des régions rurales, on exploite et on fait travailler les enfants sans se rendre vraiment compte. Souvent, ce sont les parents qu’on pointe du doigt dans cette situation. N’est-ce pas une exploitation lorsqu’on demande à son fils de 10, 11 ou 12 ans voire moins d’effectuer des travaux domestiques ? bien sûr, pour le père ou la mère cela relève plutôt d’une aide sans plus que l’enfant fait dans pareil cas, mais ce qu’on oublie, et ce de l’avis même des spécialistes, c’est que souvent on exige des efforts dépassant les capacités physiques de ce bambin. Un bambin qui devait plutôt s’amuser et passer des moments agréables. “Il aura tout le temps pour travailler, lorsqu’il sera grand !», comme dirai l’autre. Cela dit, ces scènes qui sont fréquentes dans les foyers kabyles restent cependant insignifiantes par rapport au décor pour le moins inhumain auquel l’on assiste dans certains chantiers et champs. C’est ce que relève, en somme de l’exploitation pure et simple. Des enfants de bas âge sont appelés à exercer des boulots pour aider leurs familles à s’en sortir. C’est là une réalité qu’on ne peut pas ignorer. C’est surtout aux travaux saisonniers que ces enfants s’adonnent pendant les vacances pour certains et durant toute l’année pour les autres. La misère sociale qui frappe de plein fouet des pans entiers de la société sont bien entendu pour beaucoup dans cet état de chose. Voyant que leurs parents ne peuvent plus subvenir aux besoins de leurs familles, ces enfants prennent ainsi la route des champs et chantiers pour travailler et souvent au prix tout aussi mesquin. En effet, ces chérubins affichent une volonté à faire des travaux que même des adultes refusent parfois. Des sales besognes qu’ils ne peuvent refuser vu leurs situations. Que peut-on dire, en outre sur cette autre catégorie d’enfants surexploitée, les enfants mendiants en l’occurrence qui ne sont pas du tout rares à courir les rues et ruelles de Tizi. Ces derniers sont pour la plupart très jeunes. Accompagnés par des adultes, ceux-ci font face aux dures humiliations. C’est dire, en somme que ces enfants méritent bien un égard. Des solutions et une prise en charge effective des situations des uns et des autres de ces misérables s’imposent. Il va sans dire que pour ce faire, une étude, voire des enquêtes d’une grande envergure doivent être menées à travers la wilaya pour déterminer les circonstances de ces exploitations et mettre fin une bonne fois pour toute à ce phénomène. Pour les spécialistes de la chose, combattre le fléau est tributaire à la lutte contre la misère sociale. Autrement dit, il faudra venir à bout de cette misère dans laquelle vivotent plusieurs familles pour espérer annihiler ce phénomène relatif au travail des enfants. Un père qui travaille et gagne bien sa vie ne peut pas se permettre d’envoyer son fiston dans un chantier, ça c’est une évidence.

M. O. B.

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