L’enveloppe financière qui sera réservée au confortement de la ville de Aïn El Hammam pour la prémunir du risque de glissement sera la plus importante dotation, jamais octroyée à une commune.
Le glissement de terrain ne menace finalement qu’une partie de la ville de Aïn El Hemmam. C’est du moins ce qui ressort des résultats de l’étude technique portant diagnostic de l’ensemble des zones de glissement dans la commune de l’ex-Michelet présentée hier au niveau de l’ex-siège de l’APW de Tizi-Ouzou. Les résultats “définitifs” de l’étude montrent, à cet effet, que la zone à traiter s’étend sur quelques dix hectares dont deux hectares font partie de la zone urbanisée. Le représentant du bureau d’étude en charge du dossier indiquera à ce sujet que le glissement n’est pas “catastrophique», il concerne surtout la partie basse du versant alors que la partie urbaine connaît un mouvement “minime», il précisera que l’urbanisation “anarchique” constitue une donne qui a compliqué un peu plus la situation. A ce sujet, l’étude constate une nette évolution en matière d’urbanisation de la partie menacée qui a atteint l’année passée le seuil des 120%. Avant de présenter les solutions pour venir justement à bout d’un risque qui menace des milliers de vies humaines, le bureau d’études a fait le constat d’un certain nombre de facteurs aggravant. Il s’agit notamment des mouvements d’une “grande ampleur” affectant le versant, des fuites d’eau et des rejets mais surtout une grande quantité de remblais. L’étude technique a fait ressortir également une cartographie des zones urbaines dans le but de fixer des critères de constructibilité. Dans ce sillage M. Mazzouz, premier magistrat de la wilaya, insistera sur le fait que l’Etat doit se montrer “sévère” en matière d’autorisation à construire “on ne doit pas ouvrir des brèches et laisser des gens inconscients bâtir sur du remblais. L’urgence est d’abord d’endiguer le risque de glissement. C’est notre priorité à court terme, les autorités doivent justement se monter sévères pour maîtriser le processus en amont.”
“Tout pour le lancement des travaux de confortement cet été.”
Même s’il n’a pas souhaité divulguer l’enveloppe financière, dira-t-il, du lancement prochain de la consultation, le wali de Tizi-Ouzou a déclaré cependant, que l’enveloppe financière qui sera réservée au travaux de confortement de la ville de Aïn El Hammam est le plus important qu’aucune autre localité ne s’est vue octroyer. Le traitement du phénomène se fera, selon l’étude technique présentée, en amont par le blocage du glissement par la sécurisation des infrastructures. Cela se fera par la réalisation d’une paroi berlinoise en fonction des sondages géotechniques. En aval, le confortement se fera d’abord par le déchargement de la plateforme du marché et versant, le terrassement des déblais ainsi que le drainage afin de permettre la diminution de l’effet eau. Cette dernière opération permettra à terme de maintenir la partie menacée à sec à travers la réfection des réseaux d’AEP et la réalisation de forage. Le premier magistrat de la wilaya suggérera au bureau d’études de présenter plusieurs variantes pour les solutions envisagées. C’est surtout le cas de le dire pour la démolition de quelques battisses situées sur le boulevard Amirouche. “Nous devons présenter un argumentaire solide pour la tutelle. S’il faut démolir, on le fera mais il est important d’étudier toutes les éventualités possibles avant d’envisager une quelconque solution. On expliquera aux gens s’il faudra préserver les deux hectares de la zones urbaines», dira M. Mazzouz, qui préconisera le début des travaux de confortement “le plus tôt possible” à savoir l’été prochain. Le directeur de la construction et de l’urbanisme indiquera à ce sujet que le déplacement de la grosse conduite de la ville est déjà confié à une entreprise spécialisée. A noter que sur proposition du premier magistrat de la wilaya, une journée d’études et de sensibilisation sur le sujet sera prochainement organisée à Aïn El Hemmam.
Omar Zeghni