En effet, outre un déficit criant en équipements publics et en infrastructures de base, il n’y a dans cette contrée enclavée nul investissement créateur d’emplois à même d’éviter à la population locale les affres de l’exode.
“Ce qui nous préoccupe par dessus tout, c’est la carence en infrastructures sanitaires. Pire, sur tout le territoire de notre commune, il n’y a pas l’ombre d’une officine pharmaceutique, ce qui rend la présence des deux médecins privés quasi inutile, puisque de toute façon, le malade est obligé d’aller acheter ses médicaments à El Kseur ou Amizour», relate Abdenour B. habitant le village Tamridjt, l’une des rares localités à disposer d’une unité de soins.
Ces structures sont au nombre de trois dans la commune. Les deux autres étant implantées au niveau des villages Tirezza et 1004 (nom en rapport avec l’altitude du village).
“Ces unités ne sont que l’ombre d’elles-mêmes puisqu’elles n’assurent que les soins infirmiers», se lamente un citoyen de Tirezza. “Par rapport aux autres patelins déshérités, tempète-t-il, on peut s’estimer chanceux”. Notre interlocuteur fait référence aux villages Aslat, Tala n’Aït Said et Tala Antia qui, affirme-t-il “sont astreints à un parcours de plusieurs kilomètres pour une simple injection ou un pansement”.
Les citoyens relèvent également le manque de moyens, autant humains que matériels au niveau de la polyclinique sise au village Tighzert :
“Une polyclinique digne de ce nom est normalement dotée, en sus des services de médecine générale et de stomatologie, d’une maternité rurale, or la nôtre ne possède même pas de sage-femme», soutient un habitant du village Aghvala. Et d’ajouter : “Si vous avez une femme enceinte à la maison, il vaut mieux ne pas habiter à Bounaim ou Tala Moumen, car il faut compter une heure de route au moins pour rallier l’hôpital d’Amizour”.
N. Maouche