Le taux de réussite de l’épreuve du Brevet de l’enseignement moyen (BEM) est de l’ordre 66,35%, à l’échelle nationale. Une première en Algérie depuis l’indépendance. En effet, ce ne sont pas moins de 328 826 élèves qui ont pu avoir le ticket d’entrée aux lycées, sur un nombre total de plus de 500 000 candidats inscrits à l’examen du BEM. Autrement dit, le nombre de candidats admis au cycle secondaire a connu une augmentation de 16% par rapport à l’année scolaire 2008/2009.
La wilaya de Sidi Bel-Abbès passe en tête avec un taux de réussite de 87,48 suivie par la wilaya de Mascara 84,31, tandis que la troisième position revient à Relizane 83,34, alors que la dernière place est occupé par Tamanrasset avec un taux de 31,49%.
Les résultats concrétisés nonobstant les mouvements de protestation à répétition, enclenchés par les syndicats autonomes activant dans le secteur de l’éducation, qui ont secoué les établissements scolaires, et qui ont accusé un retard considérable dans l’achèvement des programmes scolaires. Ces résultats enregistrés ont soulevé moult interrogations chez les organisations syndicales. Ces derniers estiment que les résultats obtenus à l’épreuve du BEM et celle de fin du cycle primaire, sont « tributaires du département de Benbouzid. »
Ces syndicalistes affirment ne pas s’attendre à de tels résultats, étant donné que l’année scolaire a été caractérisée par des perturbations cycliques qui ont provoqué un retard considérable dans les programmes scolaires.
Selon le président du l’Union nationale des professeurs de l’éducation et de la formation (UNPEF), « le taux enregistré cette année s’explique par deux raisons : le premier a trait aux sujets d’examens. Lesquels ont été abordables pour les candidats. La deuxième raison est liée au barème suivi au cours de la correction ». « Les questions étaient à la portée de tous les candidats, tandis que le barème de notation a été conçu d’une façon à permettre aux élèves à disposer de meilleures notes », a-t-il encore expliqué.
Le président de l’Unpef n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour critiquer la politique éducative basée sur l’aspect quantitatif en négligeant l’aspect qualitatif, précisant que « l’objectif de la réforme du système éducatif ne doit pas se limiter à des chiffres escomptés au détriment de la qualité qui est le but principal. » Cette manière d’agir, selon notre interlocuteur, aura pour conséquence la surcharge des classes, où le nombre des élèves passera à 50 élèves par classe. Abondant dans le même sens, le SG du Syndicat national des travailleurs de l’Education (SNTE) fera savoir que « les sujets d’examen étaient faciles et à la portée de tous, car sinon cela aurait été une catastrophe, notamment du fait de la grève qui a paralysé plusieurs de nos établissements durant cette année scolaire. »
Celui-ci dira en outre, que ces résultats obtenus pourront conduire les élèves à être recalés au cycle secondaire. « Une fois arrivés à la dernière année du cycle secondaire, la déperdition touchera certainement beaucoup de ces futur lycéens », a-t-il regretté.
Lemya Ouchenir