Furieux et déçus en même temps, les enseignants ne s’attendaient pas à une troisième retenue sur salaire, à la veille des congés. Ils l’attendaient, entière, leur paie, et l’avaient comptabilisée dans leur budget de vacances. “Comme récompense aux bons résultats obtenus, l’administration n’a pas trouvé mieux que d’opérer des ponctions sur nos salaires alors que, tout en revendiquant nos droits, nous n’avons pas négligé notre devoir de préparer nos élèves aux examens de fin d’année. Nous avons fait des heures supplémentaires et avons travaillé pendant les vacances.” Encore une fois le virement de leur paie a été une déception.
En consultant leur avoir, mercredi dernier, ils sont surpris de s’apercevoir qu’elle a été sérieusement amputée pour la troisième fois, depuis la dernière grève. Certains étaient hors d’eux en se rendant compte qu’ils viennent de perdre plus d’un million de centimes. “Chaque fois qu’on nous promet la régularisation des arriérés, ils se rabattent sur les amputations pour trouver le financement», affirment-ils, convaincus que “l’administration ne rate aucune occasion pour retirer de la main gauche ce qu’elle nous donne de la droite ». On ne nous donne aucune explication sur le nombre de journées défalquées et encore moins, sur le détail de nos rappels. “Nous nageons dans le flou total. D’ailleurs, on ne nous explique même pas à quoi correspondent ces quatre sous qu’on vient de toucher, il y a quelques jours», ajoute Said, un vieux PEM. Le taux de réussite au BEM et à l’examen de cinquième milite pour que l’administration accorde un bonus aux enseignants. “En tant que pédagogues, on dit toujours que lorsqu’ on se hâte pour sévir, on ne devrait pas hésiter à récompenser. Ce qui est loin d’être le cas, s’agissant de notre situation», ajoute notre interlocuteur.
Ain El Hammam
Un directeur d’école SDF
Faute de locaux où s’installer, le directeur de l’école primaire du centre appelée aussi « école de garçons » se retrouve sans domicile fixe. Délogé de son bureau depuis environ un mois, suite à la démolition forcée de son école, il s’est retrouvé du jour au lendemain, à la recherche d’un local de remplacement qui lui permettrait tout au moins, d’assurer les affaires courantes. Or jusqu’à maintenant, ses dossiers ainsi qu’une partie du matériel pédagogique sont entreposés pêle-mêle dans un coin d’une salle de classe de la Maison de jeunes. L’ensemble des locaux de l’ex FAJ ont, déjà été mis à la disposition de la Direction de l’Education qui les a transformés en classes, en attendant la construction d’une nouvelle structure éducative. L’exiguïté des lieux a contraint les responsables à rassembler les élèves à plus de quarante par classe. Avec l’ex-FAJ qui ne dispose plus que de deux locaux et l’école qui accapare le reste, sans pour autant être à l’aise, dégager un local supplémentaire devient une mission impossible. Dans ces conditions, le directeur tente, tant bien que mal, d’assurer sa mission qui est loin d’être de tout repos, particulièrement, en cette fin d’année où il aura à gérer les nouvelles inscriptions, les passages et autre paperasse. Il doit d’ores et déjà penser à la rentrée scolaire prochaine où il sera obligé de libérer le local. Les autorités doivent redoubler d’imagination pour, en dégager un d’ici le mois de septembre. Trois mois devraient suffire pour la construction d’un petit réduit au fond de la cour.
A. O. T.
