Bouteflika attendu à Tizi Ouzou

Partager

On ne cesse de parler de l’imminente visite du président Bouteflika à Tizi Ouzou. C’est depuis la campagne présidentielle, le 05 avril 2004, que le chef de l’Etat, alors président candidat, a animé un meeting à la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Des escarmouches avaient été enregistrées à l’époque, non pour perturber la présence du président candidat,mais plutôt une façon de porter de manière directe la colère de la région plongée dans la tourmente et l’ébullition depuis 2001. Ce sentiment d’amertume de quelques centaines de jeunes est encouragé par les rivaux politiques du président candidat. A présent, la région est en passe de négocier une autre étape décisive et prometteuse, dans un esprit de sérénité et de stabilité.L’ambiance politique générale en Kabylie offre les conditions d’une virée présidentielle, c’est du moins le sujet qui occupe les discussions. La multiplication de visites ministérielles, plus d’une dizaine au total, pour les mois de juillet et août, sont des prémices à cette éventuelle et plausible venue du président de la République à Tizi Ouzou.Cela est aussi encouragé par l’issue positive du dialogue enclenché entre les archs et le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, où d’importantes et historiques résolutions sont arrêtées d’un commun accord. C’est justement le principe de l’officialité de tamazight, arraché par le Mouvement citoyen, qui est attendu d’être annoncé par le président Bouteflika à Tizi Ouzou.La Kabylie, qui a réussi tant bien que mal à dénouer la crise et s’orienter vers des horizons meilleurs, a su, en dépit de certains facteurs de blocage politiciens, se frayer la voie de la construction et de l’urgente nécessité de relancer la vie économique publique et privée dans la région, rendue en panne inexplicablement.Inexorablement, la trajectoire nouvelle qui se dessine pour la Kabylie ne peut se déterminer et se fixer en dehors de l’entité de l’Etat. Des volontés de part et d’autre se conjuguent aux fins d’endiguer les politiques de chaos et de pourrissement.En ce sens, la philosophie de la réconciliation nationale en cours intègre de facto le règlement des foyers de tension dans certaines régions du pays, dont la Kabylie est intrinsequement concernée. Il est clair que concernant le projet de la charte de paix pour lequel le peuple algérien est convoqué le 29 septembre, la Kabylie ne peut se tenir à l’écart de la marche nationale, et combien sera stratégique et déterminante la caution de la région à cette paix tant recherchée depuis plus d’une décennie.C’est donc dans ce sillage que la visite du président de la République est attendue à Tizi Ouzou, maintenant que toutes les donnes locales militent à mettre sous terre la haine et l’exclusion, sans pour autant être broyé par le moule de l’amnésie et de la capitulation.S’impliquer dans les décisions nationales et stratégiques fera plus gagner à la région qu’elle ne l’enfonce dans un comportement téméraire et à risque.De plus, le président Bouteflika s’est investi dans la mission d’une tournée nationale où la Kabylie ne peut lui être indifférente. Bien au contraire, elle revêt une importance politique à la crédibilité de la charte de paix.

Khaled Zahem

Partager