Chaleur, marasme et Ramadan

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En cette fin du mois de juin, l’été semble éprouver des difficultés à s’installer sérieusement et à nous “mettre en nage”. Le printemps, voire l’hiver, continue, au grand bonheur de la population, son débordement sur “solstice d’été”. Mais il ne s’agit-là que de prolongations climatiques. Sauf caprices de Dame Nature, le mercure va, dans les quelques jours à venir, se dilater. Et le dilatement ira crescendo jusqu’à nous renvoyer dans nos terriers ombrés.

Mais jusqu’à la fin de la Coupe du monde de foot, du moins pour les amateurs, les désagréments que causent les grandes chaleurs seront, par un curieux effet de dépendance à la balle ronde, relégués au second plan. Cela ne sera qu’au dernier coup de sifflet en Afrique du Sud que l’on ressentira le poids écrasant d’un soleil de plomb. Et c’est alors que l’on se mettra à la quête “d’espaces climatisés”. Seulement, ces espaces climatisés ne sont pas à la portée de tous. Le plus ciblés et les moins onéreux à Bouira sont, sans aucun doute, les hauteurs de Tikjda et les rives du barrage Tilesdit. Mais ces deux sites ne sont fréquentables qu’à partir de 18 heures. C’est dire qu’entretemps, la cervelle est largement dilatée. Mais cela ne fera qu’inciter le citoyen à aller trouver de la “bouhriture” à moindre frais. Moindre frais ! Pas tant que ça. En effet, pour profiter de la générosité aérée de Tikjda, les quatre roues sont indispensables. Du coup, beaucoup de citoyens y sont refoulés, avant même de songer à vadrouiller “deg la naya n Lalla Khdidja”.

Les plus chanceux parmi les populations de Bouira sont les riverains de Tilesdit. En effet, les Ath Yala qui peuplent la daïra de Bechloul peuvent se targuer de pouvoir ce permettre quelques heures de détente sous les caresses des brises fraîches que génère le microclimat, depuis que leur barrage existe.

Les autres, et faute de mieux, ils se terreront chez eux (s’ils sont en congés) et ne sortiront qu’à partir de dix-sept heures. Ceux qui sont contraints de mettre le nez dehors, colleront aux artères ombrées en espérant une averse qui ne viendra pas. Pour beaucoup de jeunes, les plages de Boumerdès sont de véritables bouées de sauvetage qui ne coûtent que le prix d’un billet de bus assurant, d’une manière importante en été la ligne Bouira-Boumerdès.

Mais, piquer une tête pour tous ces jeunes n’arrive qu’une fois la semaine, pour ceux dont le porte monnaie peut, au-delà du billet de bus, se permettre un déjeuner, des glaces, des boissons, voire plus si, sait-on jamais, une rencontre avec l’autre sexe venait à avoir lieu. Et puis s’invitera Ramadan, au firmament de l’été.

Ce qui compliquera davantage les choses : le ventre se mettra de la partie. Il nous fera presque oublier les grandes chaleurs. On se les rappellera immanquablement après le f’tour

Salas O. A.

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