Après une traversée du désert, qui n’a que trop duré le secteur de l’agriculture tente de reprendre du poil de la bête, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Une wilaya aux capacités et aux potentialités avérées mais peu exploitées. Peu d’importance a été accordée pour le domaine, non seulement par les pouvoirs publics mais aussi par le citoyen. La génération actuelle a longtemps fui le secteur, lui préférant d’autres activités, beaucoup plus lucratives mais aussi moins éreintantes. L’option du gain facile avait, en effet, pris tendances chez pas mal de jeunes kabyles durant les quelques dernières années. Il faut dire que l’agriculture est devenue chez les uns, un métier mesquin, voire méprisant et méprisé. Ce fut le prix que la Kabylie a payé en adoptant un nouveau mode de vie allant avec les conjonctures sociales mondiales. La Kabylie “occidentalisée dans un sens” a abandonné pas mal d’activités manuelles qu’elle a hérité de génération en génération et qu’elle a préservé jalousement. L’agriculture en fait partie de ces secteurs qu’on ne pratiquait plus à grande échelle, pendant une certaine période. Le temps a tendance à changer. Le chômage et l’absence d’autres alternatives pouvant garantir une assise sociale durable, la Kabylie a donc fini par signifier un retour aux sources. Comme quoi, la région malgré les transformations et autres mutations socioculturelles et économiques, n’a jamais rompu avec ses racines. L’agriculture, qui constituait jadis, une sinon la seule ressource de vie pour la famille kabyle, commence à renaître de ses cendres à travers la wilaya de Tizi-Ouzou. Force est de constater, en effet, que les différentes filiales relatives aux secteurs sont en vogue. Les jeunes et moins jeunes accordent beaucoup plus d’importance au domaine en ayant plus “honte” de s’afficher publiquement fellah, comme il c’était le cas il y a à peine quelques années. L’agriculture dans la région donne l’impression d’avoir dépasser ce temps de disette. Il n’y a qu’avoir le nombre des éleveurs qui va, d’ailleurs grandissant pour déduire que l’avenir réserve des beaux jours à ce secteur. Un secteur qui fait vivre des centaines, voire des milliers de familles. L’agriculture a repris la place qui lui sied dans la société kabyle. Ce n’est pas pour rien que les pouvoirs publics tablent à présent sur une hausse de l’ordre de 7,7% de production à l’horizon 2013. Faut-il signaler, qu’entre l’année 2004 et 2008, Tizi-Ouzou a presque stagné en matière de production agricole puisque le taux d’augmentation n’était que de 3%. Insignifiant, pour une période de quatre ans. Cet état de chose est expliqué également par le peu d’importance accordé par les pouvoirs publics au secteur dans la wilaya. Les choses ont bien changé. Les donnes plaident pour un meilleur avenir pour le secteur.
M. O. B.
