Fréha décrétée ville morte et rassemblement devant la mairie

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La localité de Fréha a été paralysée, hier matin, par une grève générale. Un rassemblement populaire a été également tenu au niveau de la ville. Les deux actions ont été initiées pour réclamer la libération du jeune entrepreneur de la région enlevé samedi dernier.

Le mot d’ordre de la grève à laquelle ont appelé les comités de villages de la commune de Fréha, pour exiger la libération de Lounès I., jeune entrepreneur kidnappé samedi, a été largement suivi, hier à travers la localité. Tous les commerces ont baissé rideaux, pendant près de deux heures de temps, comme cela a été prévu par les initiateurs du mouvement. “C’est la cellule de crise qui a décidé que la grève ne soit tenue que pendant quelques heures, nous, on reste à la disposition pour répondre favorablement à toute initiative destinée à réclamer la libération de Lounès», nous dira en substance un commerçant de la localité. C’est dire, en somme, que la mobilisation est à son paroxysme du côté de Fréha, pour la libération sans conditions de l’otage. La preuve de la solidarité sans faille qu’exprime non seulement Fréha, mais toute la région, pour la famille de la victime, c’est le nombre important de personnes qui ont participé au rassemblement initié pour la même cause, tenu au niveau de la place de la mairie, au centre-ville de Fréha, simultanément avec le mouvement de grève. Des centaines de citoyens venus des quatre coins de la région d’Ath Djennad, à savoir Timizart, Aghribs, Fréha et autres, ont, en effet, pris part à ce sit-in. Il y avait même des gens qui sont venus des localités limitrophes, telles Azazga, Azeffoun pour ne citer que celles-là. Tout ce beau monde a tenu à exprimer son soutien pour la famille de Lounes. Cela d’autant que ce dernier qui est à son quatrième jour de captivité est malade, comme cela a été signifié par l’imam du village natal de la victime, Azrou, lors de sa prise de parole à l’occasion de ce rassemblement. L’imam a par ailleurs exhorté les ravisseurs à relâcher le jeune entrepreneur, à cause justement de son état de santé. L’orateur à appeler la population à rester pacifique dans sa démarche entreprise dans le but de ce cette libération, sans conditions, de Lounès I. Les ravisseurs, rappelons-le, ont exigé une rançon de 3 milliards de centimes contre la libération de l’otage. Intervenant à leur tour, deux délégués du comité de crise ont, de leurs côtés, insisté sur la nécessité de maintenir cette mobilisation jusqu’au bout tout en restant vigilants et solidaires. Le rassemblement qui a drainé donc, les foules des grands jours s’est déroulé dans le calme. Les participants espèrent que cette action ne sera pas vaine et que le message sera reçu comme il se doit par les ravisseurs, en vue de prendre acte et relâcher la victime. Ces mêmes citoyens qui affichent d’ailleurs, une détermination à aller jusqu’au bout de leur revendication, ont, durant la journée de dimanche, mené des battues à travers les champs et forêt de la région pour tenter de retrouver l’entrepreneur, mais en vain. Les manifestants restent persuadés que Lounès I. est détenu quelque part dans la région. Rappelons, que celui-ci a été enlevé dans la soirée de samedi dernier dans un faux barrage tendu par un groupe armé composé de 8 individus à quelques encablures de son village. Depuis, le tout-Ath Djennad est aux aguets. Une cellule de crise, regroupant des représentants des différents villages des communes de la région a été créée pour la circonstance.

M. O. B.

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