Conduire à Tizi : le calvaire… au bas mot

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Samedi, la ville de Tizi-Ouzou a vécu l’une de ses journées les plus caniculaires. La ville des Genêts est connue pour le climat de torpeur qui y règne lorsque le thermomètre affiche des températures élevées. Annoncée par le bulletin météorologique classique, la canicule a persuadé plus d’un à ajourner les affaires du jour à une date ultérieure car circuler au centre-ville de Tizi Ouzou quand le thermomètre est à plus de 35 degrés, est une vraie gageure et n’est pas sans comporter des risques.

C’est à partir de midi que Tizi a commencé à se vider, ce qui devait pourtant faciliter la circulation des automobilistes venant ou au départ de Tizi Ouzou. Mais, non, le calvaire des automobilistes était tel qu’il devenait véritablement infernal de se frayer un chemin dans cette ville. Un taxieur qui a refusé une course de la gare routière vers la nouvelle ville, en raison, a –t- il évoqué des bouchons monstres, nous a confié qu’il était presque impossible d’arriver à destination en quelques heures. Même les fourgons devant desservir cette destination étaient aux abonnés absents, pour cause de non rentabilité.

Au niveau des entrées est et ouest de la ville, le même constat est visible. Il faut du temps, beaucoup de temps afin de parvenir à surmonter les aléas de la circulation routière et ce quotidiennement. La situation perdure depuis plusieurs années. Et en dépit de ce constat, on ne peut nier, toutefois, que des améliorations ont été enregistrées grâce, notamment à la réalisation de plusieurs nouvelles infrastructures routières, dont la rocade Sud. Cette dernière est un tronçon autoroutier de plus de sept kilomètres qui permet aux automobilistes en provenance d’Azazga, Aïn El Hammam et Béjaïa d’éviter l’accès au centre-ville de Tizi Ouzou. Ce projet a permis de désengorger la ville des Genêts, mais pas suffisamment.

Contrairement à la matinée, Tizi Ouzou était dépeuplée dès la mi-journée. C’est une ambiance complètement morose qui a régné sur la cité qui accueille, chaque matin, des milliers de citoyens provenant des quatre coins de la wilaya pour des raisons professionnelles ou autres.

Contourner la ville, une voie salutaire

En tout état de cause et malgré les tentatives des autorités locales d’améliorer un tant soit peu les choses en ce domaine, traverser la ville de Tizi Ouzou est franchement à déconseiller en cette période de l’année. Ni en période hivernale d’ailleurs. Mais cette fois ci avec la chaleur en moins, comme unique avantage Il n’est pas question d’arriver à destination sans subir les affres de la circulation qui persuade plus d’un, préférant pour ceux qui doivent rejoindre les hauteur à empreinter les périphériques. Véritable échappatoire pour les automobilistes qui rejoignent ainsi Oued -Aissi avant de continuer leur chemin vers les villages.

Tizi a tous les inconvénients d’une grande ville, mais aucun des avantages…

Comme Alger, Oran et bien de villes d’Algérie, Tizi Ouzou qui est réceptacle de multitudes communes de la wilaya ne peut échapper à ce postulat qui fait que la circulation automobile devient un véritable calvaire pour les automobilistes.

C’est devenu un calvaire! Un véritable parcours du combattant, pour reprendre ce cliché significatif et tenter d’expliquer les retards considérables que la circulation routière génère aujourd’hui. Pour arriver au bureau, à l’usine, à l’école, à l’université…partout le ralentissement de la circulation cause des dégâts qui se traduisent par des pertes économiques importantes. Une demi-heure de retard par-ci, un quart d’heure par-là et c’est modeste comme calcul, car souvent c’est plus d’une heure qui est perdue par chacun. Additionnés, ces retards deviennent des journées entières de travail qui s’égrènent et partent en fumée car consumées sur l’asphalte de nos routes. Quel que soit l’itinéraire emprunté par le citoyen lambda dans cette ville de Tizi Ouzou, les bouchons sont là. Ils surviennent dans un carrefour, sous un pont, à l’entrée de la ville ou pour en sortir… Les usagers se plaignent de la multiplication des barrages routiers qui, disent-ils, au lieu de fluidifier la circulation, la ralentissent jusqu´à la bloquer. Mais ce sont là des mesures sécuritaires impératives, A cela, et parmi d’autres considérations, n’omettons pas l’indiscipline du piéton, comme celle de l’automobiliste du reste…

A l’approche d’une institution, comme la mairie, la wilaya ou carrément le stade du 1er Novembre, il est carrément impossible à trouver une place pour stationner son véhicule. Et quand on la trouve, vous etes illico –presto assailli par des  » parkingueurs  » sans zèle qui, sous la menace d’un gourdin ou d’une canne, imposent le payement, sous le prétexte qu’il se pourrait qu’ils ne soient pas là au retour.

Avec tous ces désagréments, et la chaleur qui y règne, il n’est, fauts il l’avouer, pas facile de maîtriser ses nerfs dans cette ville connue jadis pour sa tranquillité et son bien-être.

La part de responsabilité du citoyen lambda non négligeable

Il est rare de voir les badauds traverser la route dans les endroits appropriés ou d’empreinter les passerelles là ou il est recommandé de le faire.

La passerelle de la gare routière qui permet aux usagers de rejoindre l’arrêt des taxis ou tout simplement pour un autre motif est rarement fréquentée. Hormis quelques personnes conscientes du danger, les autres préfèrent enjamber la grille et traverser ce trancon de route qui a fait bien des victimes.

Cette propension à dicter aux automobilistes de s’arrêter là ou il ne s’attendent pas n’est pas pour arranger les affaires de la circulation automobile.

Et cet exemple est loin d’être le seul puisque la nouvelle – ville, tout près du fleuriste bien connu, une autre passerelle fait office de décor pour les riverains qui préfèrent carrément tenter l’aventure -car c’est vraiment le cas- au grand mépris des règles de civisme

Le parc roulant va crescendo, un autre motif de saturation

Il est utile de relever aussi que le parc roulant s’est accru de manière vertigineuse eu égard aux facilités de paiement accordées pour l’achat d’un véhicule neuf. La mauvaise gestion des feux tricolores accentue les déboires des automobilistes, malgré la réalisation de trois trémies censées rendre la circulation plus fluide.

Tout cela a amené les autorités à s’impliquer de manière sérieuse pour résoudre ce problème de circulation routière qui constitue un des points noirs de la ville.

En clair, il relève présentement de l’insensé d’utiliser son véhicule pour faire ses courses ou d’accompagner ses enfants à l’école. Il n’est pas possible de tirer profit du fait d’être  » véhiculé « . Voilà une ineptie qui doit être mise en avant pour régler définitivement ce problème qui est sur toutes les lèvres des habitants et qui semblent dépités des lors que ce problème ne relève pas d’hier.

Ferhat Zafane

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