Pour trouver quelques sachets de lait à Aïn El Hammam, il faut se lever de bonne heure. Lorsque vous en demandez après huit heures du matin, on vous répond » tu dors encore « , comme si vous débarquiez d’une autre planète.
Si le lait en sachet, appelé communément » lait de vache « , ne trouve pas acquéreur vu son prix (35 DA), le lait écrémé à la portée de la bourse des ménages, devient de plus en plus rare ces derniers jours. Ce qui, on s’en doute, conduit certains revendeurs à le distribuer avec parcimonie. Les quelques bacs entassés dans l’arrière-boutique, sont réservés à la clientèle habituelle. Une façon très diplomatique de fidéliser les acheteurs qui se sentent redevables auprès de leur » bienfaiteur « . Il y a toujours une explication à cette pénurie bien que le discours courant soit » Les laiteries ont réduit leur production »
Devant les magasins des revendeurs, les bacs à lait sont empilés désespérément vides, attendant le passage du camion du distributeur. Nous ne sommes qu’au début des vacances et la tension promet d’aller crescendo pour atteindre son pic au début du mois de carême où la demande deviendra très accrue. En attendant, comme de bons pères de famille, faisons-nous des amis dans la corporation pour nous assurer d’aborder le mois de Ramadhan avec une pénurie ou plutôt un souci, en moins.
A.O.T.
