Portrait Farid ferragui : Les quêtes de la beauté

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Il fait partie des chanteurs kabyles ayant leur propre style musical. Son originalité et son talent lui ouvrent les portes du succès, dès ses premiers pas artistiques. C’est un créateur qui est né pour l’art.

Farid Ferragui est l’un des plus importants chanteurs que comte la Kabylie. Le fils de Thaqa (Tizi Ghennif), s’intéresse à la chose culturelle dès son très jeune âge. Il voulait découvrir le monde à travers ses quêtes de la beauté de l’amour et de tout ce qui est sublime. Farid, tout petit qu’il était, avait très tôt, commencé à se retrouver dans le monde impressionnant des mélodies. Il rejoint l’École Normale de Tizi-Ouzou, d’où il sort avec un diplôme lui permettant de travailler en qualité d’enseignant de langue Française. Plus tard, il occupe un poste intéressant, en qualité de chef d’établissement dans son village natal.

A la fin de l’année 1970, Farid Ferragui opte pour des études de journalisme, ce qui nourrira sa vocation artistique. Son premier album fut un très grand succès. Et dire que ce n’était qu’un premier pas ! Ses plus vieux mélomanes se souviennent, encore, de cette première œuvre magnifique. Plusieurs années après son avènement à la chanson, l’enfant de Thaqa, est toujours une star incontournable. Son public est sans cesse en croissance. Des gens de sa génération, des jeunes et des moins jeunes l’écoutent et ne se gênent guère de le considérer comme leur unique idole. Lorsqu’on assiste à plusieurs spectacles du chanteur, on se persuade de cette réalité palpable. En outre, il y a la très forte demande de ses cassettes et ses C D chez les disquaires de la Kabylie, d’Alger et d’ailleurs. Ce triomphe n’est pas le fruit du hasard, mais une suite logique d’un processus singulier. D’abord, il y a son style musical très original et captivant. Farid sait, parfaitement, manipuler le luth et créer des mélodies harmonieuses. Il y a aussi, sa voix qui apporte un plus à ses créations. A mi-chemin entre la musique orientale et les douces notes magrébines, Ferragui crée son propre style. D’ailleurs, les maîtres de la chanson kabyle lui reconnaissent son cachet. Viendra ensuite la poésie profonde. Une poésie très élaborée, où moult sujets sont abordés : L’amitié la société les errances de la vie…

Toutefois, l’amour est au centre de tous ses textes. A chaque nouvelle chanson sentimentale, l’ex-enseignant écrit ses vers pour que «aimer» se conjugue autrement. L’auteur de «A Yul» (Le cœur), sait toujours réinventer les mots pour dire les maux ; mais aussi la splendeur et l’ivresse de tout ce qui est beau. C’est peut-être ce qui fait le succès de Farid. A chaque nouvel album, ce poète de talent envoûte ses fans, il leur procure un bonheur incessant. Une grande complicité existe entre un large public et un grand chanteur. Parfois, la mélancolie repeint l’œuvre de Farid Ferragui, mais il ne se gène pas pour exprimer ce qu’il ressent au fond de lui-même. Comme Matoub Lounes et d’autres géants de la chanson universelle, cet être sensible ne peut pas tricher. Il préfère rester tel qu’il est. C’est, entres autres, pour ces raisons que les créations de Farid Ferragui sont si captivantes. La création artistique qui voit le jour au paroxysme d’une inspiration spontanée résiste au temps qui s’effrite. C’est ce qui fait sa force et sa grandeur.

Ali Remzi

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