Une vieille femme H. T., âgée de 75 ans et sa fille adoptive de 21 ans campent devant le siège de la daïra de Béjaïa. Elles se sont installées sous un arbre et entourées de ballots contenant leurs affaires.
Elles ont été expulsées depuis jeudi dernier, par la force publique du logement que la vieille a loué depuis 1978. Elle et sa fille qu’elle a adoptée depuis l’âge de deux mois, et qui vient de décrocher son bac, elles y ont vécu sans problèmes majeurs jusqu’au jour où le propriétaire a décidé de vendre sa maison. Et l’acquéreur a vite fait de faire expulser les deux occupants par voie de justice. Ses demandes de logement à l’OPGI, elle en a fait des tas. Et avec accusé de réception. La première remonte à 1983. En retour, les autorités concernées à chaque attribution de logements sociaux, elle reçoit, au lieu et place d’un appartement, des promesses où on lui a signifié qu’elle sera logée incessamment. Maintenant qu’elle et sa fille sont dans la rue, des responsables leur auraient proposé de les caser, elle et sa fille de 21 ans, à l’hospice des vieux de Sidi Ouali. Au pied de l’arbre où elle se sont installées, elles ont suspendu de nombreux écriteaux sur les branches, où sont écrits : “Nous ne demandons pas la charité mais ce qui nous revient de droit”. Un comité de soutien composé essentiellement d’étudiants s’est vite constitué pour leur venir en aide.
B. Mouhoub
