Le conflit né autour de la création d’un cimetière par les habitants de Bouakache, un village relevant de la localité de Boumahni, dans la commune de Aïn Zaouia, a pris une autre tournure hier, lorsque des villageois, tous des résidants d’un autre village, à savoir Bouhoukal, sont venus dans la matinée fermer le siège de l’APC. Cette action de protestation est survenue suite à la décision prise par les habitants de Bouakache d’enterrer une personne décédée dans l’enceinte du cimetière, issue de surcroît du même douar. En fait, toutes les actions menées jusque-là pour trouver un terrain d’entente entre les deux villages appartenant à une même entité faut-il le rappeler, se sont heurtées à des échecs cuisants. Les deux parties ne sont jamais arrivées à faire au moins une petite concession, d’autant plus que les uns et les autres campent sur leur position initiale. Pour les habitants de Bouhoukal, le choix du terrain opéré par les autorités locales n’est pas du tout adéquat. Pour cela, les contestataires avancent un certain nombre d’éléments pour justifier leur position, entre autres la proximité du cimetière du village du centre médical social situé dans une colline surplombant les autres villages de Boumahni. D’autres raisons ont été évoquées pour afficher cette opposition comme le risque d’atteinte à la santé publique, du fait que les villageois considèrent qu’il y a une menace que les conduites d’eau soient contaminées. Celles traversant les zones proches du cimetière. En outre, il y a cette idée que le village de Bouhoukal a besoin d’extension à l’avenir, ce qui sous-entend que le terrain attribué sur décision de l’APC n’est pas opportun, de l’avis des villageois contestataires.
De l’autre côté les habitants de Bouakache, tout en considérant qu’ils sont attributaires d’un terrain comportant une décision de l’APC, mais après un choix du lieu d’enterrement effectué en toute légalité puisque la procédure d’attribution est passé par tous les avis émanant des services des forêts et même des commissions déléguées sur place. Concernant l’impact sur l’environnement immédiat des riverains, les représentants du comité de village de Bouakache affirment que toutes les réserves ont été levées par la commission de daïra s’occupant du domaine de la santé et de la prévention, dont les membre ont effectué deux sorties sur les lieux. Sur un autre registre, le village évoque aussi le fait qu’il est en droit d’enterrer ses morts, sachant que depuis déjà quelques mois, l’ancien cimetière du village est saturé. En somme, hier en dépit de l’intervention des autorités locales pour contenir la colère des habitants de Bouhoukal, rien n’a été fait dans ce sens, du moment que le siège de l’APC demeurait fermé durant toute la matinée et même au delà de l’après-midi. Quant aux habitants de Bouakache, ils sont allés au bout de leur logique en organisant les obsèques de la discorde en attendant la réaction des autres villageois.
M. Haddadi