Veut-on éloigner les touristes de Béjaïa ?

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Des chantiers entamés ou repris dès le début de la saison estivale, ajoutés à l’incivisme des chauffeurs et à la tolérance des policiers, provoquent des embouteillages en permanence dans la région côtière de la wilaya de Béjaïa. Cette situation perdure malgré le départ de beaucoup de vacanciers. Les Béjaouis, quoi que contents que des chantiers d’améngement soient entamés dans leur wilaya, pensent plutôt que leur région, perdra à long terme ses estivants avec ces blocages qui ne disent pas leur nom. D’ailleurs, pas plus loin qu’hier, une chaîne interminable de voitures s’est formée depuis le rond-point d’Ireyahen jusqu’aux quatre chemins, laquelle est tout simplement due à un petit chantier de revêtement d’une bande large de moins d’un mètre, sur toute la largeur de la RN 9, à hauteur du passage à niveau.

Tout le monde aurait probablement pensé que c’est l’afflux d’estivants qui en serait l’origine alors qu’en réalité la majorité des vacanciers ayant constitué le rush de la dernière décade du mois de juillet, a quitté la région pour aller préparer le Ramadhan chez soi. Pourquoi attendre la période estivale pour entamer des travaux au niveau des axes les plus fréquentés ? “Il y a apparemment une volonté délibérée de nuire au tourisme à Béjaïa” sera la réponse de Aâmi Salah, chauffeur d’un bus desservant la côte est. Il y a de quoi rejoindre son avis quand on sait qu’il y a quelques jours de cela, un chantier similaire a été entamé sur la même route nationale, à proximité du domaine Djebira pour revêtir quelques fragments, créant ainsi des embouteillages sans pour autant achever ces menus travaux en plus bien entendu, des travaux de dédoublement qui ont duré des lustres. Le nouveau tunnel d’Aokas ne devait-il pas être achevé au début de la période estivale ? Pourtant de nouvelles études, indispensables semble-t-il, ont prorogé ses délais jusqu’à la fin de l’année en cours. Il y a aussi une certaine négligence des services de police au niveau de la station balnéaire de Tichy lesquels, tout en étant en fraction en plein centre-ville, n’interdisent à aucun automobiliste de stationner sur la longueur des trottoirs alors qu’ils sont en majorité peints en rouge et blanc, synonyme d’interdiction de stationner. Ces stationnements “anarchiques” rétrécissent la chaussée, créant par conséquent, des bouchons en plein centre de la ville faisant subir le martyre aux usagers de cet axe principal, allant de Béjaïa vers Sétif, du fait que la chaîne de voitures se forme depuis l’hôtel des Hammadites jusqu’au village de Lemaaden. Ceci sans parler de la présence en nombre de camions de gros tonnages pour lesquels, on interdisait la circulation de midi jusqu’à vingt-deux heures, il n’y a pas si longtemps de cela.

Effectivement, les étés précédents, un arrêté du wali régulait la circulation des camions sur les axes Béjaïa-Sétif et Béjaïa-Jijel, ce qui n’est plus le cas cette année. Les commerçants des communes côtières dont les rentes principales proviennent de la présence de touristes doivent probablement penser à changer d’activités car, non seulement, ces embouteillages découragent les touristes à venir mais l’arrivée du mois de Ramadhan qui s’installe de plus en plus au milieu de l’été rétrécit la période des vacances.

A. Gana

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