Draâ El-Mizan : Prolifération de pique-boeufs

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Si les pique-boeufs, de leur vrai nom, les hérons garde-boeufs seraient importés pour lutter contre les insectes nuisibles aux barrages d’eau, aujourd’hui, leur nombre devient de plus en plus inquiétant.

A Draâ El-Mizan, ils sont des milliers à nidifier dans les eucalyptus du centre-ville. Dès la tombée de la nuit, ils viennent déranger au plus haut point les habitants.

Leurs cris stridents sont entendus à des centaines de mètres de leurs nids. En plus, ils rejettent leurs excréments sur les passants, sur les voitures, sur les bancs du jardin public. Tous les alentours sont badigeonnés en blanc. « Ils ne nous laissent pas dormir. Même si j’aime beaucoup la faune, ces pique-boeufs m’ont rendu la vie si dure que j’aimerais qu’ils soient chassés d’ici », nous dit un habitant en face de ces eucalyptus. Alors que d’autres disent qu’ils créent un déséquilibre même dans la nature. « Ils ne laissent rien sur leur passage. Ils s’attaquent aux sauterelles et à tout insecte qui bouge dans nos champs. Ils écrasent tous les oeufs d’oiseaux en attente d’éclosion », ajoute un fellah de la cité dite du barrage. Tandis que les céréaliers et les agriculteurs en général, parlent de ces oiseaux comme s’il s’agissait de criquets. « Ils sont nuisibles aux cultures. Ils ne laissent même pas les graines pousser. D’où sont-ils venus? Dans quel but? Comment faire pour s’en débarrasser? », telles sont les questions qui reviennent sur toutes les bouches. Ce phénomène nous a été signalé à Boghni, à Draâ Ben Khedda et Tadmaït. Et ces volatiles gagnent de plus en plus de régions. Si nous rapportons cette situation, nous savons que les amoureux d’oiseaux ne seraient contents de parler de leur extermination, mais c’est tout juste pour dire que les hérons garde-boeufs se prolifèrent très vite alors qu’il y a quelques années, ils n’étaient que des dizaines que tout le monde assimilait à de petits cigogneaux. Le héron garde-boeuf est un oiseau d’à peu près 50 cm, son poids varie entre 300 et 400 g. Il peut vivre jusqu’à une quinzaine d’années. Fréquemment, on le trouve dans la savane et dans les champs. Il est insectivore et piscivore. Il se nourrit d’insectes dérangés par les sabots des ruminants. Il juche même sur ces derniers. Il colonise certains arbres dont les eucalyptus où il nidifie et se réfugie à la tombée de la nuit.

Amar Ouramdane

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