Annoncé en grande en pompe, le gala organisé par Zoubir Tchoupa, récemment, dans le cadres des soirées ramadanesques, a tenu toutes ses promesses. Bien qu’animé par des chanteurs locaux dont la tête d’affiche n’est autre que Idrisse Bouzerzour, le gala a draîné un monde fou. Située à un kilomètre du village Seddouk Oufella, à l’abord de la RN74, la petite baraque faisant office de café maure où on trouve, boissons fraîches, café et sandwichs ne désemplit pas car le public villageois qui arrive de partout à pied, en voiture ou en moto- le déplacement en vaut la peine-est avide d’un gala qu’il ne voit que rarement durant le reste de l’année. Coté moyens, ce n’est pas le Centre culturel avec toute ses commodités et ses lumières tamisées qui a abrité ce gala mais un petit espace attenant la baraque, terrassé par un particulier qui a servi de scène au clair de lune. Côté spectateurs, tous les moyens sont bons aussi. Une dizaine de privilégies se sont offerts les deux bancs et les cinq chaises de la première rangée, le reste debout derrière, ou assis sur le capot de la voiture ou encore sur une pierre. Chez Tchoupa, les moyens sont dérisoires mais l’ambiance est garantie. La joie se lisait sur les visages des jeunes et moins jeunes, heureux d’entendre des mélodies suaves. Le gala est évidemment gratuit mais l’organisateur mise sur le nombre de produits vendus cette nuit-là. Un casse-croûte demandé par-ci et une boisson par-là. Pour illustrer toute sa satisfaction, dans son Shanghai et casquette de marin, la canne prise des deux bouts et hissée sur la tête, Zoubir fait un tour de piste sous les ovations du public. Fils du chanteur Azerzour, un chanteur réputé dans la région, Idrisse Bouzerzour entame son repertoire par la chanson d’amour Ayavahri Sewdhas slamiw tirée du riche répertoire de son père. La belle voix du jeune chanteur, qui promet un bel avenir enchante l’assistance toute conquise et toute ouïe. Tout allait mieux donc pour ce chanteur amateur, qualifié d’une relève sûre et qui commence déjà à faire parler de lui. La joie se lisait sur son visage d’avoir déjà des fans qui ne se font pas prier pour lui signifier qu’ils sont là en reprenant en chœur les anciennes chansons de son père qu’ils connaissent par cœur. Il a bercé le public auqui il a prouvé un talent avéré. Belkacem, à son tour, sait enflammer les jeunes en interprétant des chansons du folklore kabyle. La petite piste d’où se soulèvent des nuages de poussière ne pouvant contenir le nombre de danseurs, certains se laissent donc aller sur la chaussée de la route. Dans une ambiance chaleureuse, le chanteur excelle dans une série de chansons qui feront vibrer des dizaines de jeunes à un rythme qui ne s’est pas affaibli des heures durant. L’autre, connaisseur, le public enchanté ne s’est prononcé que par des applaudissements saluant les performances des chanteurs amateurs qui se sont succédé sur la scène et tous ont révélé un avenir prometteur. Il faut dire aussi, quand une manifestation visant l’épanouissement des jeunes est programmée dans les contrées d’Amdoune n’Seddouk, les organisateurs n’ont pas besoin de l’annoncer par voie publicitaire. Toute la semaine, on en parle que de ça et partout, ce qui fait que la nouvelle se propage telle une traînée de poudre.
L. Beddar