Combien un emprunt est estimable si l’on n’avait pas à le rendre Cet adage kabyle provenant du terroir, illustre si besoin est d’illustrer, la situation des plus dramatiques qu’endure une partie de la population de la commune d’Ahl Leqsar qui est contraint d’emprunter des jerricans d’eau potable. Il est coutume d’aller frapper à la porte de son voisin pour demander de se faire prêter une bonbonne de gaz, du matériel quelconque, mais de mémoire de Kabyle on n’a entendu quelqu’un aller emprunter de l’eau. Une denrée qui depuis toujours se donne, même dans les contrées les plus arides. Mais la situation semble avoir beaucoup changé depuis quelque temps pour que les habitants d’Ahl Leqsar, réputés pour leur hospitalité légendaire, changent de mœurs et fassent une entorse aux traditions et aux coutumes de la région. S’ils en sont venus à cette situation, l’explication doit surement se trouver au niveau de certains responsables qui ont laissé les gosiers de toute une population s’assécher, sans en mesurer les conséquences. Pourtant, vu la situation géographique autour de la commune d’Ahl Leqsar, rien ne prédestine cette région à souffrir des affres de la soif. L’immense barrage de Tilesdit est pourtant à quelques encablures des premières habitations d’Ahl Leqsar mais rien n’empêche que les robinets de la région demeurent éternellement à sec. Le demeureront-ils encore longtemps? Telle est la question que se posent les habitants de cette région qui se disent déterminés à voir aboutir leur revendication.
H. B.