Ahl Leqsar/Pour exiger le rétablissement de l’AEP dans certaines localités : Les citoyens ferment le siège de l’APC

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La possibilité de procéder à l’alimentation par camion-citerne ou de tracteurs de l’APC est une éventualité qui n’aurait pas encore été envisagée par les responsables de la municipalité selon les contestataires qui s’interrogent d’ailleurs sur cette omission qu’ils qualifient de “négligence”.

Pour le premier jour de la rentrée scolaire, près de 300 citoyens munis de jerricans se sont réunis devant le siège de l’APC d’Ahl Leqsar pour manifester leur mécontentement suite à une pénurie d’eau récurrente qui s’éternise dans certains hameaux de la localité.

La décision de fermer le siège de cette institution a rapidement été prise par les manifestants en colère qui ont demandé la venue du wali et celle du chef de daïra pour se porter garant du règlement de cette crise. Selon un des contestataires, la situation qui prévaut dans les hameaux du côté est de la commune n’est pas reluisante : “Ighil Mahella, les Moussaoui, Beroudha, Ihemichene, Ighzer Boulghoum, Aïn Tiza sont des quartiers défavorisés par l’alimentation en eau potable, nous avons à maintes reprises saisi le premier responsable de la commune pour lui faire part de nos préoccupations, mais il nous affirme qu’il ne s’agit pas là de prérogatives de l’APC. A chaque fois il nous renvoie vers les services de l’ADE de Bouira. Pourtant, lorsque les urnes l’ont porté à la tête de la municipalité il était au courant qu’il devait se faire le porte-parole de toute la population d’Ahl Leqsar et de porter à qui de droit nos revendications légitimes….’’ D’autres citoyens de la localité se sont rapprochés de nous pour nous faire part de leurs désarrois : “Nous acheminons des citernes d’eau potable moyennant des sommes variant entre 1000 et 1200 dinars alors que le barrage de Tilesdit se trouve à peine 05 kilomètres à vol d’oiseau….nous ne comprenons par pourquoi une partie de la commune est alimentée à partir de cet ouvrage alors que nous autres étanchons notre soif avec de la patience….’’

Un autre habitant d’un hameau dépourvu d’eau potable nous révélera, ce qui en 2010 est considéré comme impensable : “Durant le mois de Ramadan, imaginez-vous que des foyers se prêtaient des jerricans d’eau potable, car trop pauvres pour en acheter. Auparavant il y avait un moyen d’acquérir des citernes à 600 DA à partir du château d’eau situé à Boumnazel, mais il a été fermé par le maire qui invoque qu’il s’agit-là d’un réservoir destiné à l’AEP de Bordj Okhriss, Mesdour et des régions du sud de la wilaya.” De ce fait, les ménages les plus pauvres se prêtent de l’eau, car impossible pour eux d’acheminer de l’eau par citernes à partir de la localité de Semmache moyennant 1 200 DA.

Par contre, il est vrai qu’au chef-lieu communal, comme l’affirme de nombreux citoyens, l’eau est acheminée d’une manière plus ou moins correcte même si certains jours cette denrée fait défaut. Les citoyens rencontrés nous affirment qu’il y a là une grave négligence de la part des autorités : “ Aucun responsable n’est venu pour s’enquérir de la situation d’aujourd’hui, ni le maire, ni son adjoint, ni le secrétaire général n’ont jugé utile de venir prendre attache avec nous, c’est un mépris total. Pourtant, avant de passer à l’action nous avions pris le soin d’alerter l’ensemble des autorités concernés.’’

La possibilité de procéder à l’alimentation par camion-citerne ou de tracteurs de l’APC est une éventualité qui n’aurait pas encore été envisagée par les responsables de la municipalité selon les contestataires qui s’interrogent d’ailleurs sur cette omission qu’ils qualifient de “négligence”. D’autres manifestants, profitant de cette contestation n’ont pas hésité à porter d’autres revendications nécessitant une prise en charge urgente tels le revêtement des routes, l’habitat rural et le chômage sévissant dans cette région. Tous nos efforts pour tenter de joindre un responsable de la commune sont restés vains pour avoir de plus amples informations et surtout avoir leur version des faits.

A l’heure où nous mettons sous presse, la tension est toujours aussi électrique et par deux reprises, les manifestants ont voulu incendier le siège de l’APC, mais des sages sont rapidement intervenus pour calmer les esprits.

Une banderole sur laquelle était peint “M’ulac aman ulac ulac ulac” était visible derrière un nuage de fumé émanant de pneus brûlant devant le siège de l’APC.

Une institution qui pour la circonstance était décorée d’une multitude de jerricans vides bien sûr et sur lesquels étaient écrits des slogans demandant le rétablissement de l’eau potable dans les plus brefs délais.

Hafidh B.

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