M’chedallah : Déblais, débris et…immondices

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Où sont passées les autorités locales ? Comment peut-on laisser le CEM, le lycée Ben Badis, le cimetière et les nombreux blocs résidentiels autour de ces terrains vagues disparaître sous ces montagnes d’immondices de divers types ?

La ville de M’chedallah qui fait office de chef-lieu de commune et de Daïra croule sous des montagnes de déblais provenant des projets en cours de réalisation ; des débris composés de matériaux de constrution et de déchets ménagers, le tout occupe le moindre espace et défigure lamentablement le cadre urbanistique de cette ville qui offre des visions répugnantes par endroit, tels que le terrain vague mitoyen du lycée Ben Badis ou les alentours du CEM Moussi Ahcène, étroitement ceinturé par des monticules de débris de matériaux de construction, d’amoncellements d’ordures puants sous les fenêtres de cet établissement du cycle moyen.

Des enseignants affirment qu’il est pratiquement impossible d’ouvrir les fenêtres pour aérer les classes à cause de ces puanteurs nauséabondes d’une intensité anormale, ce qui nous a poussé à aller voir ce qui produit autant d’odeurs insupportables.

Le lieu où sont déversés tous ces déchets est un petit ruisseau pris entre ce CEM et le cimetière connu localement sous le nom du cimetière des étrangers ; ce ruisseau long de quelques 200 m est entrecoupé par une piste qui lors de son aménagement a formé une digue où viennent s’accumuler les eaux de pluie drainées par un 2ème ravin plus long ; le point de rencontre de ces deux ruisseaux forme une mini retenue collinaire à 10 m du CEM, cet endroit en plus de détritus, est jonché de cadavres d’animaux en phase de décomposition avancée.

Si pour les déblais de terre, l’on comprend, qu’ils proviennent de particuliers pour de nouveaux projets en cours de réalisation mais les débris composés de déchets de matériaux de construction tels que le plâtre, les briques, ciment et morceaux de carrelages qui prennent des proportions spectaculaires et occupent le moindre espace de cet important centre urbain, laissent perplexe. D’où proviennent tous ces énormes amas de débris de matériaux ?

C’est à en croire que l’ensemble des résidants de la ville de M’chedallah se sont lancés d’un commun accord dans des opérations de réfections et changements du décor intérieur de leurs appartements, mais, ce qui est intriguant, c’est le volume de ces débris, c’est comme si en plus de ceux issus de la ville même, on ramène aussi ceux des autres cités.

Où sont passées les autorités locales ? Comment peut-on laisser ce CEM, le lycée Ben Badis, le cimetière et les nombreux blocs résidentiels autour de ces terrains vagues disparaître sous ces montagnes d’immondices de divers types ?

Certes, les résidants de ces lieux ont leur part de responsabilité dans ce désastre environnemental sans précédent, mais aussi les nombreux organismes de l’Etat qui consomment des enveloppes conséquentes d’équipement et de fonctionnement pour veiller au bien-être du citoyen pour lui protéger son cadre de vie tel que les services d’hygiène, ceux de la prévention ou encore ceux de l’environnement, tous ces services doivent s’enquérir de cette intenable situation qui prévaut en ces lieux ; une situation qu’on continuerait de dénoncer jusqu’à sa prise en charge totale et son élimination.

Nous apprenons par ailleurs que les parents d’élèves de ces deux établissements scolaires ont décidé de mener des actions de protestation pour dénoncer cette dangereuse anarchie et cela, dès la reprise des cours, quant au cimetière des étrangers : l’adage dit  » la Kaâba a un Dieu pour la protéger « , bien que dans ce cimetière reposent de nombreux Chouhada, assassinés dans les sinistres locaux de la gendarmerie et les non moins sinistres geôles du 2ème bureau, gérées par le tristement célèbre lieutenant Georges.

Oulaid Soualah

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