Courtois et répondant aimablement aux sollicitations des médias, Ali Haddad, P-DG du Groupe ETRHB et président du Conseil d’administration de l’USMA, dont il est le principal actionnaire (à hauteur de 83%) était présent avant-hier, au stade Omar-Hammadi, pour assister à la rencontre amicale qui a opposé l’équipe chère à Saïd Allik à celle de l’ES Azeffoun qu’il sponsorise également. D’une voix presque inaudible, cet homme qui dirige le groupe ETRHB plurispécialisé et qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, a débattu des sujets dont on n’a pas vraiment fini de faire le tour. Il est ainsi du cas de la non-matérialisation du sponsoring de la JSK qu’il dit regretter faute d’interlocuteurs fiables d’où, a-t-il souligné son choix porté sur l’USM Alger. Tout comme il avait cette nette certitude que les travaux du grand stade de Tizi Ouzou seront réalisés dans les délais impartis, en plus des multiples projets de son groupe tant en Kabylie qu’en dehors, jusqu’à nous faire savoir ceux qu’il est en train de ficeler pour l’étranger.
La Dépêche de Kabylie : Monsieur Haddad, l’ETRHB que vous dirigez, en consortium avec le groupe FCC construction (Espagne), est en train de réaliser un grand stade à Tizi Ouzou d’une capacité de 50 000 places pour un montant de 34 milliards de dinars (340 millions d’euros). Où en sont les travaux à l’heure actuelle ?
Ali Haddad : Les travaux du nouveau stade de Tizi Ouzou avancent très bien. Il y a un organigramme doublé d’un planning qui fait que l’avancée des travaux suit exactement les prévisions qu’on s’était fixées. D’ailleurs, les terrassements sont terminés. Les délais de 28 mois pour sa réalisation seront respectés et la wilaya de Tizi Ouzou, pourra s’enorgueillir de posséder un joyau qui pourra abriter de grandes compétitions et en plus des stades annexes, un grand parking viendra se greffer à ce grand stade.
D’aucuns se posent la question de savoir pourquoi le groupe Haddad ne sponsorise pas un club de l’élite comme la JSK ou la JSMB alors qu’une ébauche d’entreprenariat avait été amorcée avec la JSK pour voir enfin l’initiative, très louable au demeurant, échouer.
Je tiens, puisque vous me donnez l’occasion de le faire, à préciser que dans le cadre d’un sponsoring entre le journal Le temps et la JSK, nous avons versé la somme de 20 millions de dinars, comme premier versement, pour une convention d’un montant de 30 millions. Mais au moment de rajouter les 10 millions restants, on reçoit un appel de Hannachi, le président du club, pour nous signifier que la convention faite était nulle et qu’elle n’irait pas à son terme. C’est son choix de déterminer les sigles qui flanqueront les maillots de son équipe et les abords des stades. Voilà pourquoi le groupe Haddad ne fait pas partie des sponsors de la JSK. A ce propos, il convient de mettre en exergue le fait que Hannachi doit nous rembourser la somme de 20 millions de DA que nous lui avons avancés. Ceci pour clarifier la situation vis-à-vis de ceux qui se demandent pourquoi le groupe Haddad ne sponsorise pas la JSK.
Votre Groupe active dans divers domaines de la vie économique du pays et de fort belle manière, peut-on savoir, si vous avez des projets pour la Kabylie ?
Oui, nous avons énormément de projets pour la Kabylie, je peux vous citer comme çà pêle-mêle, le projet d’une usine de charpente métallique, un grand dépôt pour le stockage des fiouls, une usine d’aggloméré de béton, une usine de tuyaux de béton fritté et d’autres projets qui verront le jour incessamment.
On parle également de projets hors frontières, le confirmez-vous ?
Tout à fait, concernant nos projets à l’étranger, nous sommes à l’heure actuelle, en train d’étudier certains d’entre eux en collaboration avec des partenaires qui désirent s’associer avec nous pour leur réalisation. Nous mettons en place tout un dispositif pour faire de l’exportation et ce, dans un avenir immédiat.
Pour revenir au domaine sportif, d’aucuns n’ignorent pas que votre groupe est actionnaire majoritaire dans la SPA –USM Alger, ce qui vous place de fait, à la tête du conseil d’administration du club et donc vous êtes le patron du club des Rouge et Noir. Sauf que des échos ont fait état que lors de la dernière réunion du conseil d’administration, des voix se sont élevées pour vous dénier ce statut. Voulez-vous éclairer la lanterne du citoyen Lambda ?
Ecoutez, il y a certaines personnes qui ne veulent pas la réussite de cette association entre notre groupe et l’USMA. Ils ne se privent pas de spéculer sur tout et juste pour court-circuiter le projet. Me concernant, je n’accorde pas d’importance à ces bobards car j’estime qu’il est inutile de s’y attarder. Chacun est libre de dire ce qu’il veut si cela lui fait plaisir mais comme on dit chez nous : “H’na Imout Kaci !”. Nous sommes actionnaires majoritaires avec 83% du capital. Hier (entretien réalisé samedi), nous avons tenu une Assemblée générale avec simultanément un conseil d’administration ; je peux vous certifier que les choses sont en train d’avancer sereinement et je dirais d’ailleurs, qu’il n’existe aucun souci ni avec “x” ni avec “y”. Je suis le patron du club et il n’y aura pas de problèmes tant que je suis à la tête de ce club. Et si des problèmes venaient à surgir, les sanctions seront vite prises, croyez-moi ! Je suis le seul maître à bord, je peux virer qui je veux, au moment où je le désire mais ce n’est pas la priorité pour le moment. En revanche, notre priorité est d’organiser le club pour le faire avancer en travaillant en bonne entente avec tout ce monde qui compose le conseil d’administration, en particulier Saïd Allik que je respecte énormément et qui connaît parfaitement le club. C’est un ami de longue date et j’attache énormément d’importance à ce qu’on travaille ensemble car c’est quelqu’un qui aime le club par-dessus tout. Il faut qu’il reste avec nous et je tâcherais de faire tout mon possible pour qu’il continue l’aventure avec nous car nous ne pouvons nous passer de son apport. En tout cas moi, je ne conçois pas un seul instant qu’il parte, non c’est inadmissible ! D’ailleurs, c’était clair lors des négociations, je lui ai textuellement demandé de rester pas seulement pour cette saison mais pour bien longtemps.
Alors, on peut conclure que vous filez du bon coton avec Said Allik et qu’il n’y a aucun souci, contrairement aux rumeurs ?
Je vous répète qu’il ne pourra pas y avoir de conflit entre moi et Saïd Allik.
Alors qu’attendez-vous pour mettre en place un organigramme pour savoir qui fait quoi au sein du club ?
Comme je vous l’ai dit précédemment, lors du conseil d’administration de vendredi, le second après celui du 4 août, il a été mis en place un planning et un organigramme qui ont été adoptés à l’unanimité par les dix membres en présence. Donc, l’organigramme est en place, idem pour le règlement intérieur car il faut préciser que des personnes compétentes ont travaillé dessus depuis une vingtaine de jours.
Certaines personnes, se disant proches des rouages du club, ont parlé d’un possible lifting au sein de la barre dirigeante du club. Peut-on connaître l’avis du patron ? C’est, en tout cas plus crédible.
Vous savez, l’administration de l’USMA fonctionnait en association auparavant. Maintenant, il s’agit d’une entreprise (SPA). Si avant, cinq à six éléments constituaient la barre dirigeante, aujourd’hui une quarantaine de personnes y siégent pour décider de son avenir. Divers services y sont installés : l’administration fiscale, la direction générale de l’administration, la direction technique et des sports et tout un organigramme que nous ferons connaître par voie de presse dans les jours à venir. En tout cas, ce qui est certain, c’est que je suis le président du conseil d’administration, par ricochet cela me place à la tête du club. Il y a également le fait que Saïd Allik est le DG du club. Pour le reste, patientez pour connaître l’organigramme complet.
Entretien réalisé par : Ferhat Zafane
