Les travailleurs de la société nationale des travaux routiers (Sonatro) ont observé un sit-in hier devant le siège de leur direction à Tizi Ouzou. On pensait que le problème de la Sonatro a été définitivement résolu, et ce après l’intervention du Premier ministre en personne, comme cela était annoncé il y a quelques jours. Rien ne semble être fait, sinon comment expliquer que les travailleurs de cette entreprise aient revenu à la charge, hier encore. Ils étaient, environ soixante-dix éléments à observer un sit-in devant leur direction. Pourtant tout semblait entrer dans l’ordre, dans la mesure où les travailleurs ont rejoint leur lieu de travail le plus normalement du monde, dimanche. “Hier aussi (lundi), nous avons rejoint nos postes de travail sans aucun problème», expliquent les travailleurs, qui se disent surpris qu’hier matin leur unité leur été fermée. “Les gardiens ont été sommés de nous interdire l’accès», fulmine un des employés. Les protestataires travaillent au niveau du parking situé à Tadmaït. “C’est pour ça que nous sommes ici maintenant, nous nous sommes déplacés pour demander des explications, mais comme vous pouvez le constater, aucun responsable n’est disponible, la direction est fermée», explique un représentant des protestataires, qui savent d’ailleurs plus sur quel pied danser. “Nous sommes ici jusqu’au soir, demain nous allons rejoindre notre unité à Tadmaït, histoire de marquer notre présence. Nous ne demandons que du travail et d’être rémunéré à la fin du mois», disent unanimement les travailleurs. Ces derniers ont cru au bout du tunnel après une longue traversée du désert. Ces travailleurs ont été licenciés, soutiennent-il, à l’instar de 300 autres employés de la même entreprise au niveau national, en avril 2009. Après près de 17 mois de haute lutte, ils ont été rétablis dans leurs droits, puisqu’ils ont été destinataires de courrier les invitant à reprendre le travail et ce à compter du 1er août dernier. Le ouf de soulagement que ces pères de familles pour la plupart, n’a pas été toutefois aussi grand qu’on peut l’imaginer. Leur joie n’a pas été totale. Et pour cause, les conditions de reprise de travail n’ont pas été à leur goût. “Nous avons été sommés de signer de nouveaux contrats, des CDD (contrats à durée déterminée) de surcroît, alors que nous étions des permanents et cumulent des années d’ancienneté au sein de l’entreprise», expliquent les ouvriers. Malgré cela, ces travailleurs ont décidé de reprendre du service. Mais voilà que les portes de leur société leur sont encore fermées. Notons que la Sonatro a traversé une situation difficile sur le plan financier ces quelques dernières années. Elle est restée sans activité trois ans durant, de 2006 à 2009. Une crise aiguë l’a secouée. Un conflit travailleurs-direction a vu le jour. Un mouvement de protestation s’en est suivi. Les employés réclamaient alors le départ de l’ex-directeur général. Des hautes autorités du pays sont intervenus pour tenter de trouver une solution au problème. Un problème qui ne semble pas avoir été solutionné et ce au grand dam des travailleurs de l’entreprise.
M. O. B.