Après la cabale judiciaire contre les déjeûneurs / Des chrétiens demain devant le juge à Larbaâ Nath Irathen

Partager

Questionné sur les multiples affaires intentées contre des chrétiens, M. Krim a souligné que “les nationaux sont persécutés au moment où les autres chrétiens sont épargnés pour l’unique raison qu’ils sont Occidentaux”. Il a ajouté que ces pratiques sont déplorables et que la communauté chrétienne “défendra ses droits à travers ce combat pour un déblocage administratif et contre ceux malmenés par les autorités”.

Ils sont quatre amis, de confession chrétienne qui passeront aujourd’hui devant le juge de la ville de Larbaâ Nath Irathen. La justice les accuse, entre autres, “d’avoir transformé une demeure en un lieu de culte clandestin», apprend-on auprès d’un des accusés. Les quatre accusés nient en bloc cette accusation et proclament leur innocence, à travers notamment, l’affiliation de leur église, qui, à l’origine est une demeure de l’un des accusés, à l’Eglise protestante d’Algérie (EPA). L’un des accusés a décidé au fait, de louer sa demeure à cette communauté pour en faire une église. Selon le récit de cette affaire, (voir interview avec Mahmoud Yahou), “la genèse de l’affaire remonte à la période où j’avais loué ma maison pour la communauté chrétienne de la région, dont je fais partie, pour en faire une église”. Notre interlocuteur a ajouté que “dès lors, un groupe de militants intégristes a lancé une pétition contre nous. Fort heureusement que leur démarche n’a récolté que 25 signatures, issues toutes d’une même famille connue pour ses penchants islamistes. Pour bien expliquer, je dois dire que notre village compte pas mois de 6 000 âmes”. Ces attaques récurrentes contre des Algériens de confession chrétienne perpétrées par des extrémistes islamistes ne sont pas nouvelles. Ainsi, un autre jeune chrétien, sous couvert d’anonymat a déclaré que “les islamistes ont peur de nous, ils ne veulent pas d’un autre courant religieux différent du leur. Notre existence prouve que quelque part, leur pratique de l’Islam, que je respecte personnellement, souffre de beaucoup d’insuffisances”. Pour sa part, Mahmoud Yahou a ajouté que, le groupuscule d’islamistes “a même été chez le P/APC pour nous dissuader d’accomplir nos rites religieux, dans l’enceinte de cette maison”. Et de poursuivre : “Le maire m’a convoqué en me demandant de mettre fin à cela. Ma réplique était responsable, car j’ai demandé au premier magistrat de la commune de saisir l’Eglise protestante d’Algérie, à laquelle nous sommes affiliés, pour avoir des explications”. De son côté M. Mustapha Krim, premier responsable de l’Eglise protestante d’Algérie, a indiqué que “nous sommes solidaires avec nos amis de Larbaâ Nath Irathen», car, a-t-il ajouté : “La communauté chrétienne est fatiguée de toutes ces pratiques visant à les déstabiliser.” Apostrophé sur le lieu de culte, qui est le point nodale de toute l’affaire, M. Krim a souligné que, “le lieu est affilié à l’EPA, dont un suivi est mis en place et que l’Assemblée générale décidera de la suite à donner à la demande d’affiliation introduite à l’EPA”. Questionné sur les multiples affaires intentées contre des chrétiens, M. Krim a souligné que “les nationaux sont persécutés au moment où les autres chrétiens sont épargnés pour l’unique raison qu’ils sont Occidentaux”. Il a ajouté que ces pratiques sont déplorables et que la communauté chrétienne “défendra ses droits à travers ce combat pour un déblocage administratif et contre ceux malmenés par les autorités”. Sur un autre registre, M. Krim a indiqué que les islamistes détestent les chrétiens sans que ces derniers n’aient commis quoi que ce soit à leur endroit. Il a souligné aussi que des partis islamistes apportent de l’eau au moulin de toutes ces affaires de persécutions de chrétiens. A la fin, M. Krim a indiqué qu’il sera présent à Larbaâ Nath Irathen “pour apporter son soutien aux accusés”. Cette affaire saura prolongée la liste d’affaires traitées par la justice pour appartenance à des communautés religieuses autres que musulmanes. Les militants démocratiques estiment que ces affaires “sont une atteinte grave à la liberté de conscience pourtant garantie par la Constitution”.

M. Mouloudj

Partager