M’chedallah : Des logements transformés en un lieu de débauche

Partager

Les 42 logements promotionnels au départ, reconvertis ensuite en logements de fonction destinés aux cadres de la wilaya, réalisés et livrés dans les années 1990 à l’exception d’une dizaine, sont toujours inoccupés malgré la remise de décisions d’attributions aux bénéficiaires selon une source proche du service concerné. Ce qui a attiré notre attention et nous a poussés à aller voir de près la lamentable situation de ces logements promotionnels CNEP/APC c’est l’état de dégradation avancée des façades extérieures qui ressemblent au…visage d’un orphelin selon une expression locale pour indiquer quelque chose de sale et d’abîmé. Ces façades non ravalées depuis la réception du projet présentent en effet une piètre figure complètement dégradée, ces logements sont situés juste en face de la nouvelle école primaire de Vouaklane. Sur invitation de quelques riverains révoltés par l’état d’abandon de ces logements livrés aux quatre vents et au vandalisme des délinquants qui les ont transformés en lieux de débauche et, selon le témoignage des voisins, en lieux où se pratiquent tous les fléaux sociaux drogue, alcool et même proxénétisme. Une fois à l’intérieur de l’édifice, un désordre des plus repoussants règne dans les cages d’escaliers, des portes défoncées ou éventrées, les installations et équipements ont complètement disparu, des bouteilles d’alcool vides jonchent le sol.

Cet état d’abandon a encouragé plusieurs citoyens à la recherche d’un toit pour leurs familles à prendre possession de quelques logements et ce n’est qu’en ce moment que l’on se rappelle qu’ils appartiennent à l’état et qu’on réagit pour expulser les squatteurs : de poignantes et terribles scènes d’opérations d’évacuations de ces familles désespérées et affolées qui n’ont pas où aller. La dernière expulsion date du mois d’août écoulé le père de famille qui voyait ses affaires entassées devant l’immeuble par des ouvriers de la commune en présence des gendarmes a menacé de s’immoler par le feu lui et ses enfants qu’il a placés sur le tas des affaires composées de literie, meubles et ustensiles de cuisine ne serait–ce l’intervention des gendarmes et de quelques personnes âgées présentes sur les lieux qu ont réussi à l’en dissuader et à le calmer. Pourquoi garder cette trentaine de logements vides depuis plus de 15 ans et dont les bénéficiaires fonctionnaires de l’état ne semblent pas pressés d’en prendre possession alors que des familles entières démunies errent comme des âmes en peine à la recherche d’un toit pour y passer l’hiver et que la crise du logement dans cette région est encore aiguë et durement ressentie? De même pour l’hôpital qui n’arrive pas à garder d’indispensables spécialistes fautes de logements. Les nombreux riverains qui nous ont abordés sur les lieux n’ont qu’un seul souhait en bouche : que le wali ordonne une inspection concernant ce projet.

O. S

Partager