Omnisport La jeunesse sportive de la commune de Maâtkas : Une pépinière à l’abandon

Partager

La JSCM, le plus ancien club de Maâtkas, est au bord de la faillite. Un club dont la création remonte à vingt ans, se trouve aujourd’hui dans une situation très peu enviable, pour ne pas dire davantage.

Cet unique club de la région, qui comptabilise 450 athlètes, répartis sur huit disciplines différentes à savoir le volley-ball, le basket-ball, le karaté le judo, le kampo, l’aïkido, le taekwondo et l’athlétisme, se voit abandonné par les responsables concernés. Les cris d’alerte lancés par ces jeunes sportifs et leurs dirigeants ne trouvent aucun écho. Il serait catastrophique pour ces athlètes que ce club vienne à disparaître. En dépit des bons résultats enregistrés au fil des années et le nombre considérable de trophées décrochés par ces sportifs dans plusieurs disciplines et souvent avec des moyens dérisoires, les responsables concernés demeurent figés et ne semblent en aucune manière pressés de mettre les moyens et les mécanismes efficients pour améliorer les conditions dans lesquelles pataugent les adhérents et leurs bénévoles d’encadreurs.

La salle polyvalente

Une infrastructure vieillissante et dégradée.

La pseudo-salle polyvalente est toujours non homologuée et incommode à la pratique sportive. Le sol est détérioré les fenêtres brisées et le toit ressemble à une vraie passoire. C’est à se demander comment l’équipe des dames du volley qui évolue dans la nationale Une fait pour s’y entraîner. Les matchs officiels se déroulent à Drâa Ben Khedda. Cela a aussi un prix qui érode la caisse déjà maigre du club. A ce propos, le président du JSCM tonnera : «Cela ne peut pas durer éternellement. Nous avons patienté suffisamment comme ça. Tous les responsables ont été sollicités, nous avons même saisi le ministre de la jeunesse et des sports vainement. Ni l’APC, ni la wilaya et ni même la direction de la jeunesse et des sports, n’ont daigné faire quelque chose. Toutes les portes sont restées fermées. C’est à se demander s’il n’y a pas un complot contre notre club ?». Rappelons que le club est en litige avec la maison des jeunes qui se trouve à l’étage supérieur. D’ailleurs, l’escalier qui donne sur la salle est transformé en urinoir par les extras. Ce qui donne une image terne et honteuse aux lieux.

Les bureaux et la salle des arts martiaux

Pestilence et air confiné

Dés l’entrée, le nez commence à se faire malmener par des odeurs nauséabondes. Les sanitaires sont dans un piteux état. En levant la tête, on s’aperçoit que ce n’est pas seulement les sanitaires qui y sont responsables. Pire encore, le PVC descendant de l’étage supérieur occupé par la maison des jeunes est ruisselant. Les eaux usées tombent en gouttelettes sur les athlètes. Les services d’hygiène dépêchés par la DJS n’ont fait que constater les dégâts. La salle qui fait office d’espace d’entraînement pour les amateurs d’arts martiaux est le fruit de la volonté des athlètes qui l’ont aménagée par leurs propres moyens. Le tatami étant inexistant, les jeunes ont dû mettre de la sciure de bois qu’ils ont pris soin de recouvrir à l’aide d’une bâche. Du coup, la poussière qui s’y élève pendant les entraînements s’ajoute au manque d’aération de la cave pour mettre à rude épreuve les poumons des pratiquants. Le secrétaire général du club ne manquera pas de tirer à boulet rouge sur les responsables : «Comment espérer avoir de bons résultats dans des conditions pareilles. Lorsqu’il nous arrive de recevoir des équipes de Boumerdes, de Tizi Ouzou ou d’ailleurs, nous ne pouvons pas nous empêcher de rougir tellement les locaux sont vétustes et insalubres». Pourtant une cagnotte financière a été allouée pour la réfection de la salle, hélas, à cause du litige existant entre la maison des jeunes et le club, les travaux n’ont pu être réalisés et l’enveloppe financière a sûrement changé de destination.

L’entraîneur d’athlétisme, M. Tachour, présent lors de notre passage enchaînera dans le même ordre d’idée : «Nous nous entraînons dans la rue et pratiquement sans moyens. Nous n’arrivons même pas à connaitre les performances et les capacités de nos coureurs. Sans une véritable piste d’entraînement, il est impossible d’aller loin. Les décideurs doivent mettre à notre disposition le minimum vital». IL est tout à fait clair que les dirigeants du secteur de la jeunesse et des sports sont interpellés à prendre les mesures nécessaires pour éviter au club phare de Maâtkas de poursuivre son parcours ou, à défaut, de mettre le club et toute l’infrastructure à son légitime propriétaire et constructeur, L’APC, bien entendu.

Hocine Taib

Partager