Regard : Des militants malgré eux

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Près de vingt ans après son introduction par “effraction” à l’école, tamazight continue toujours à être, théoriquement, encensé par le discours politique et, pratiquement, à subir sur le terrain de la réalité pédagogique, le mépris que l’inculture réservé aux langues minoritaires. Le politique, celui chargé de gérer les affaires de l’Etat, affiche de go, un “sourire dentifrice” et sa détermination à réparer le tort causé à tamazight langue et culture, dès qu’une opportunité le plus souvent électorale, se présente.

Le même politique affiche la même détermination, dès que, aussi l’enseignant de tamazight, ce militant malgré lui, menace de recourir à l’action ultime.

C’est ce qui est arrivé fin juillet dernier. En effet, en prévision de la rentrée scolaire 2010/2011, la trentaine d’enseignants contractuels de tamazight à Bouira, avaient pris les devants d’une rentrée qu’ils appréhendaient embrouillée comme les précédentes. Pour faire entendre leur voix, ils avaient alors décidé de recourir, encore une fois, à la grève de la faim. La tutelle avait aussitôt réagi. Elle prendra attache avec les enseignants protestataires. Leur prédisposition à régler le problème est poussée jusqu’à mettre à la disposition des contractuels un véhicule pour les conduire à Alger au ministère de l’Education. Plus responsable et prévoyant que cela, tu meurs.

Une fois sur place, le ministère leur promettra le règlement définitif de leur problème. “Cette fois sera la bonne», croyaient dur comme fer, les enseignants de Bouira. Et bien non, cette fois n’est pas la bonne. Les mêmes contractuels pataugent toujours dans les mêmes problèmes. Et dire qu’ils avaient matière à se méfier des promesse puisque, et à peu de chose près, le même scénario de prédisposition à régler définitivement le problème a été mis en branle en octobre 2007, lorsque les contractuels de Bouira, secondés par des éléments des Aarch, avaient observé une grève de la faim au niveau de la Maison de la presse Tahar-Djaout. Rappelons-le, cette protestation de 2007, avait même ameuté les politiques extra muros dont des sénateurs et des députés de la région. D’aucuns s’évertuaient, sous les feux de la rampe, à régler le problème des grévistes de la faim.

Depuis, on n’a plus entendu parlé de ces élus. Pourtant ils sont, mieux que quiconque, dans leur rôle de mandataires en accompagnant leurs électeurs. Mais il faut dire que les élections sont encore loin.

Quant au ministère de l’Education, il va encore…promettre.

T. Ould Amar

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