Les averses qui se sont abattues sur Bouira, ces dernières 24 heures, semblent définitivement rompre avec le temps des cerises. Fini donc les éclaircies. Place à la grisaille qui hormis l’agriculteur, d’aucuns ne l’accueillent pas, et c’est le moins que l’on puisse dire, à bras ouvert? A commencer par ces villageois qui, en cette période de l’année semblent davantage isolés du reste du monde où, qu’il neige ou qu’il vente, le quotidien est plus ou moins supportable. Au parade des grandes peurs hivernales : la poudreuse.
En effet, quand bien même, elle embellie nos montagnes, la neige est l’élément naturel qui le plus enclave nos villages. Du coup, c’est le minimum vital qui n’arrive aux tuddar. L’on se rappelle tous de cet hiver 2007 où, faute d’approvisionnement en gaz, les villageois se sont rabattus sur “les bois”.
Toutefois la saison hivernale avec son abondance de pluviométrie, n’arrive pas à satisfaire des citoyens souvent confrontés aux affres de la soif. L’exemple le plus récent remonte à hier lorsque les citoyens de la localité d’Aomar ont durant deux jours, hier et avant-hier, bloqué la RN 5 avec comme une de leurs principales revendications, l’alimentation en eau potable. Une revendication lancinante qui est d’actualité dans plusieurs localités du pays et qui suscite toujours autant le courroux des villageois.
Les autorités communales ou de la wilaya sont constamment sollicités par des citoyens qui en ont marre de voire les vannes se fermer pour un oui et pour un non. D’un autre côté pour les agriculteurs, les pluies sont bénéfiques à plus d’un titre et ces précipitations sont venues à point nommé pour éviter la perte de la récolte d’olive qui s’annonce prometteuse. Une récolte qui aurait souffert de la sécheresse si le climat sévissant le mois de septembre dernier s’était maintenu.
Toutefois, avec cet apport en pluviométrie, en plus des barrages de Koudiat Acerdoune, de Tilesdit et de Oued Lekhel, ce sont 32 retenues collinaires, permettant l’irrigation de plusieurs milliers d’hectares de terre arable qui ont vu leurs ressources augmenter de façon conséquente. De même pour les nappes phréatiques qui commençaient à décliner.
Il faut faire qu’après un mois de septembre plutôt sec, la première décade s’est avérée très bénéfique avec 13 millimètres enregistrés.
Pour la deuxième décade, les services de Météo Algérie nous indiquent que 287 mm se sont abattus en 72 heures. Une pluviométrie assez inhabituelle mais hautement bénéfique à l’approche de la campagne de semaille prévue dans les jours prochains pour l’emblavement de plus de 80 000 hectares. Ceci dit, hormis le domaine de l’agriculture, pour lequel les pluies ont été favorablement accueillies, il n’en n’est pas de même pour certains automobilistes.
En effet, selon le dernier bilan de la Protection civile, 29 accidents de circulation au cours du début du mois d’octobre, et notamment durant les journées d’intempéries. Les plus meurtriers se sont produits au lieudit El Hench, dans la commune de Djebahia, lors du dérapage d’un bus qui a causé le décès de deux personnes et en occasionnant des blessures graves à quatre autres.
Avant-hier encore, un accident entre deux véhicules utilitaires a engendré la mort d’un de ses occupants tandis que les autres s’en tirent avec des blessures plus ou moins superficielles. A noter que les dernières intempéries sont également à l’origine du décès d’un sexagénaire de Raffour qui venait prêter main forte à un de ses voisins lorsqu’à demain, Météo Algérie prévoit encore un temps nuageux avec d’importantes averses de pluie localement assez marquées, notamment sur les régions du Centre.
H. B.
