Une grève et des non-dits

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Un autre grief, et pas des moindre, dénonce “le manque des enseignants non qualifiés”. Et à ce propos, nous apprenons que l’institut emploie 76 vacataires pour 17 permanents. En plus, affirme notre interlocuteur, il a été procédé à l’installation à la tête des départements “des chefs non confirmés”. Qui dit mieux ! La situation en terme de vacation est plus ou moins identique, s’agissant d’autres départements, notamment celui de la langue et culture amazighe affilié tenez-vous bien, à l’institut de langue arabe.

Les étudiants des départements sciences de la matière et sciences techniques du Centre universitaire Mohand-Oulhadj, ont décidé de bouder les cours, depuis hier. A travers cette action de protestation, les grévistes, non affiliés, faut-il le souligner, aux organisations syndicales, veulent faire entendre leur voix, une voix légitime qu’apparemment les responsables du centre refusent d’entendre.

Les raisons de leur colère sont d’autant légitimes, qu’elles soient inhérentes aux considérations pédagogiques sans lesquelles leur formation ne serait qu’approximative et médiocre. A la tête des griefs retenus dans le document des étudiants protestataires est à souligner “l’absence du directeur de l’institut de sciences”.

Rien que cet aspect de la liste chargée de griefs, renseigne sur l’imbroglio dans lequel, nous l’imaginons, patauge les étudiants. Rappelons qu’à la tête de l’institut, désormais fantôme, était installé le Pr Amarouche M’hand, avant qu’il ne soit, au début de cette année, démis de ses fonctions. Voilà donc un institut qui “se passe” des compétences de l’unique professeur que compte le centre universitaire.

Un autre grief, et pas des moindre, dénonce “le manque des enseignants non qualifiés”. Et à ce propos, nous apprenons que l’institut emploie 76 vacataires pour 17 permanents. En plus, affirme notre interlocuteur, il a été procédé à l’installation à la tête des départements “des chefs non confirmés”. Qui dit mieux !

La situation en terme de vacation est plus ou moins identique, s’agissant d’autres départements, notamment celui de la langue et culture amazighes affilié tenez-vous bien, à l’institut de langue arabe.

“Blocage des changements de filières” est une autre dénonciation avancée dans le document des grévistes. Et à propos de filière, nous apprenons que la volonté d’en créer une pour la chimie a buté contre l’inertie des responsables. En effet, un professeur de rang magistral avait consenti à prendre en charge (avec un groupe), la future filière en prenant sur lui, le fait d’être vacataire. Le processus de la création de la filière avait suivi son cours jusqu’à l’agrément. Et voilà que la mutation a été refusée. Résultat : la filière chimie risque de disparaître, en attendant, elle est “entre les bonnes mains” des… vacataires.

La sortie des étudiants de l’institut des sciences de la matière et sciences techniques a le mérite de lever le voile, sur l’encadrement du centre universitaire constitué essentiellement de vacataires au détriment d’enseignants de rang magistral. A-t-on, à Bouira, la phobie du professeur ? Quoiqu’il en soit, et à ce rythme, ce n’est pas demain la veille, que le centre de Bouira passera du statut de centre à celui de l’université. Et si la tutelle n’intervient pas pour imposer la rigueur scientifique et rationnelle, le centre universitaire ne sera pas loin de flirter avec le statut de zaouïa. Et toc pour monsieur le wali, qui ne ménage aucun effort pour la création d’un pôle universitaire rayonnant dans une wilaya en effervescence !

Salas O. A.

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